Un pacte, oui mais pour quel avenir ?
Les premières orientations du pacte d’avenir, annoncées aujourd’hui à Rennes, sont pour l’essentiel un agrégat de dispositifs et mesures déjà existantes. Or, la crise actuelle nous oblige à enclencher des mutations. Nous n’acceptons pas un pacte d’avenir tourné vers le passé. Il est possible de convertir notre modèle économique en cinq ans. Pour cela, ce pacte doit tenir compte des causes de la crise actuelle et en tirer toutes les conséquences.
Plus que jamais la Bretagne a besoin d’une intervention publique forte pour enrayer la crise économique et sociale qu’elle connaît aujourd’hui. Europe Ecologie Les Verts Bretagne veut un pacte qui apporte des solutions rapides pour les salarié-e-s.
Pour EELV, le futur modèle économique breton devra s’appuyer sur une agriculture paysanne créatrice d’emplois et protectrice de l’environnement.
►Il devra produire plus de valeur ajoutée. En effet, la Bretagne ne manque pas de productions, mais leur transformation se fait sur d’autres territoires (1).
►Il est essentiel que l’industrie agro-alimentaire se concentre désormais sur la production de produits transformés de qualité et à destination du marché intérieur français comme européen. Les désastres des entreprises Doux et Tilly Sabco, qui ont construit leur empire en internationalisant leur production et ce, à grand renfort de subventions et du soutien des élu-es, nous montre la voie qu’il ne faut plus suivre. Nous sommes scandalisés par le fait qu’elles continuent de réclamer des aides européennes afin de continuer dans la même logique de production (2). Ce modèle n’est pas viable, ces aides attribuées, sans contrepartie, ne sont pas légitimes.
►Enfin, il faut tendre vers plus d’égalité. En effet, les inégalités indécentes de salaires sont un autre élément qui impacte énormément la performance économique de la Bretagne (3).
Le pacte d’avenir ne doit pas être un bricolage, une addition de plans sans lien entre eux mais bien un outil pour prendre les problèmes à la racine afin que dans les années à venir la Bretagne ne connaisse plus les difficultés qu’elle éprouve aujourd’hui.
(1) Les trois-quarts de la production porcine sont transformés à l’extérieur.
(2) Le montant des restitutions européennes pour ces entreprises est équivalent à la masse salariale.
(3) Certains dirigeants de l’agro-alimentaire touchent plusieurs dizaines de milliers d’euros par mois tandis que des milliers de salariés confrontés à des tâches répétitives et difficiles touchent le SMIC.
Evidement, un volet important de ce « pacte d’avenir » sera centré sur l’agriculture. Pour autant j’ose espérer qu’EELV Bretagne saura faire entendre sa voie afin que les négociations portent également sur d’autres sujets essentiels pour la Bretagne !
soyez assurés que nous y veillerons. La transformation de l’économie bretonne implique aussi pour nous le déploiement des filières d’énergies renouvelables, des éco-matériaux, de la mobilité durable, du numérique… Les atouts culturels et linguistiques de la Bretagne sont aussi pour nous un vivier d’emplois à développer.