Un modèle en crise

Vous le savez, c’est la rengaine des écologistes, depuis plus de 20 ans nous prônons une agriculture qui utilise moins d’intrants et ait moins d’impact sur l’environnement ; nous suggérons de privilégier les circuits courts et les alternatives au transport routier ; nous nous battons pour des relations nord-sud moins déséquilibrées ; nous nous inquiétons de la concentration et de la financiarisation ; nous expliquons qu’un régime alimentaire trop carné c’est mauvais pour la santé et pour la planète ; nous défendons des productions et une distribution de qualité et de proximité.

Bref, nous expliquons que le modèle intensif, de circuits longs, privilégiant l’élevage, subventionné pour l’exportation, que ce modèle donc n’est pas durable.

Aujourd’hui, après des décennies de disparition de paysans par milliers c’est l’agro-business qui est fragilisé par sa dépendance aux transports, par l’adaptation des règles internationales et par l’évolution des habitudes alimentaires. Et quand l’agro-business entre en crise ce sont des milliers de salariés qui souffrent, plus encore qu’à l’accoutumée.

Cela ne rend pas le modèle durable pour autant. Mais cela impose de trouver les chemins de la solidarité pour atténuer ces souffrances. Et cela rend encore plus nécessaire d’adopter un nouveau modèle agricole, celui d’une agriculture paysanne redéployée, dans des circuits resserrés, de distribution de produits de qualité.

Tout cela aurait dû être anticipé, mais l’État, les organisations agricoles dominantes et les entreprises de l’agro-business n’ont rien voulu entendre. La région, par manque d’autonomie, n’a pas entrepris non plus cette transition nécessaire. Il est temps, plus que temps, de s’y engager.

paysdelorient@eelv.fr

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