Transports: pour un maillage du territoire plus adapté aux besoins des breton-nes.

Port de Brest, lignes à Grande Vitesse (LGV), dessertes ferroviaires du Centre-bretagne, TER Brest-Quimper, aéroports en Région… Avec près du tiers des dépenses d’interventions qui lui sont consacré, la politique de transports est l’un des deux axes d’action majeur de la Région, avec la formation. La politique des transports est donc stratégique, tant du point de vue des sommes engagées par la Région que des services qu’une politique des transports performante rend à la population, aux territoires et à l’activité économique. Selon René Louail, beaucoup reste à faire afin de faciliter les déplacements dans nos territoires…

 

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Mission 5: Pour des transports efficaces au service des personnes et de l’économie

Monsieur le Président,

C’est bien sûr avant tout sur le train que la Région intervient, tant sur l’entretien et le développement du réseau que sur l’organisation du service de TER. Que lit-on lorsqu’on examine le bordereau ? Tout d’abord que l’utilisation du TER pour les usages du quotidien connaît un succès non démenti. Il faut reconnaître que l’action volontariste de la Région tant sur les aspects de la tarification, de l’intermodalité, de l’amélioration du matériel roulant a grandement contribué à ce succès. Pourtant, si l’usage du train pour les transports du quotidien progresse, il reste encore largement minoritaire par rapport à la voiture. Beaucoup reste donc encore à faire.
A l’inverse, les trajets occasionnels et la fréquentation des TGV sont en baisse, tant à cause de la crise que du développement du covoiturage. Car il faut le reconnaître : l’usage du train pour les trajets occasionnel reste cher, notamment à cause des coûts prohibitifs du TGV, tant pour la SNCF que pour l’usager. Les alertes sur les limites du modèle « tout-TGV » qui prévaut en France se multiplient, tant de la part des parlementaires (rapport « Mobilité 21 »), que de la Cour des Compte ou de la SNCF et de RFF.
La logique voudrait donc que nous portions un maximum d’efforts vers l’amélioration du maillage régional, vers une amélioration de l’accessibilité du train pour les trajets de proximité et du quotidien, à un tarif attractif. Pourtant, la situation de certaines lignes du maillaige régionale est de plus en plus critique et nous rejoignons les inquiétudes du CESER, qui dans son avis, souligne que « l’absence de solutions pérennes pour financer les travaux de modernisation de ces lignes est préjudiciable pour maintenir une desserte ferroviaire équilibrée au service de l’intérêt général. »
Nous savons qu’en la matière, les collectivités locales ne font que subir l’incurie de l’Etat qui néglige depuis bien trop longtemps l’entretien du réseau. Mais pourquoi ne pas mettre la même énergie à défendre le maillage ferroviaire régional que celle mise pour réclamer un TGV toujours plus rapide ? D’un côté, on peine à trouver quelques dizaines de millions d’euros pour boucler le budget de l’amélioration de la liaison Quimper – Landerneau et que le Centre Bretagne reste très largement une zone blanche en matière de transport ferroviaire. De l’autre, alors que les travaux de Bretagne Grande Vitesse ne sont pas encore achevés, on débat d’un nouveau projet à plusieurs milliards, pour faire gagner dix minutes aux TGV entre Paris et la pointe Bretonne et pour relier Nantes et Rennes via un aéroport qui ne se fera pas. Cherchez l’erreur… Ne parlons même pas du développement du fret ferroviaire, qui reste portion congrue : alors que l’engagement du lancement d’une réflexion globale sur la logistique en Bretagne devait être lancée dans le cadre du CPER 2007 – 2013, rien n’a été fait.
Monsieur le Président : les mobilités du quotidien doivent être la priorité. Défendons ensemble une politique ambitieuse de maillage ferroviaire régional et interrégional, avec une qualité de service améliorée et une tarification attractive. Nous avons ouvert des pistes de proposition dans le cahier d’acteur que nous avons publié dans le cadre du débat public LNOBPL et nous sommes prêts à travailler avec vous pour mener à bien une politique renouvelée du transport ferroviaire.
Sans doute pourra-t-on nous répliquer que cela coûte cher, que ça n’est pas rentable économiquement. Mais en ce cas, pourquoi soutenir le TGV ? Ou les aéroports régionaux, que nous subventionnons largement tous les ans ? L’entretien et le développement du réseau routier coûte aussi très cher et ne rapporte pas un sou : est-ce pour autant qu’on va cesser d’y investir ?

Un mot à propos du port de Brest. Vous le savez, nous suivons avec attention le projet et nous soutenons le développement des filières EMR en Bretagne. Nous resteront vigilant à ce que le chantier se fasse dans le respect de l’équilibre fragile de la rade et qu’il soit correctement dimensionné aux regard des potentialités de développement de la plateforme EMR.
Enfin, nous notons avec satisfaction qu’une fois encore, la Région n’abondera pas le budget investissement du Syndicat Mixte de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Espérons que la prochaine mandature sera l’occasion d’amorcer une réflexion sur la réorientation des fonds destinés à ce projet vers d’autres utilisations plus utiles pour préparer l’avenir.

Comme pour le budget 2014, nous voterons donc le programme 511, mais nous nous abstiendront sur le 512, car si nous reconnaissons l’investissement fourni par la Région pour le développement du TER, nous ne partageons pas vos priorités concernant BGV et LNOBPL. Nous voterons le 513, même si nous regrettons que certaines lignes de car pallient l’absence de réseau ferroviaire. Je pense bien évidemment  pour la ligne Saint-Brieuc – Pontivy – Vannes. Nous nous abstiendront sur le programme 521.  Bien-sûr nous ne pouvons que voter contre le programme 532 qui continue à mettre sous perfusion d’argent public les nombreux aéroports bretons sans réelle politique aéroportuaire régionale rationnelle, tout cela au nom de l’aménagement du territoire, tout en soutenant le projet de nouvel aéroport à NDDL. Nous voterons les programmes 531 et 533.
 
Merci de votre attention.

 

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