Quel avenir pour la ligne ferroviaire Morlaix – Roscoff ?

Lors de la séance de questions au Président de la Région, Yannik Bigouin, interpellé par la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT) sur la vétusté avancée de la voie, rappelle le potentiel touristique de cette ligne mais aussi son utilité au quotidien… Pour EELV, il pose la question de l’action de la Région afin d’entamer  sa rénovation et sa valorisation…

Yannik Bigouin

Yannik Bigouin

 

Monsieur le Président,

Nous avons été interpellé-es, tout comme vous, par la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT), à propos de l’avenir de la ligne ferroviaire Morlaix – Roscoff. L’état de vétusté avancé de la voie suscite la crainte des associations d’usagers sur la pérennité de la ligne. Pourtant, cette ligne, actuellement mal entretenue et sous exploitée, a du potentiel, tant pour le tourisme que pour les mobilités du quotidien. Mais également dans le cadre d’une politique ambitieuse de fret ferroviaire que nous ne cessons d’appeler de nos vœux. Le fret était d’ailleurs la mission historique de cette ligne, mais aujourd’hui, les camions ont remplacé le train.
La ligne Morlaix – Roscoff n’est pas la seule qui suscite notre inquiétude. L’incapacité de SNCF Réseaux, de l’État et de la Région à trouver les quelques millions supplémentaires pour l’amélioration de la ligne Quimper – Landerneau, la proposition du rapport Duron de supprimer l’Intercité Quimper – Nantes, l’état de délabrement avancé de la gare de Pontivy… Autant de signaux négatifs pour le développement d’un réseau ferroviaire régional de service public, qui réponde aux mobilités du quotidien et qui assure une desserte équilibrée de tous les territoires.
Pourtant, l’argent, il doit y en avoir, puisque malgré un débat public où la population a clairement fait part de son scepticisme quant à l’intérêt du projet, la Région continue de soutenir le projet LNOBPL, chiffré à plus de 3 milliards d’euros, pour gagner 10 minutes entre Quimper ou Brest et Paris. Projet dont la pertinence est tellement douteuse que SNCF Réseau à décidé de le renvoyer à plus tard en lançant de nouvelles études. Le TGV Bretagne – Paris, c’est 6 millions de voyageurs par an. Les déplacement du quotidien en Bretagne, c’est 10 millions de trajets par jour, effectués aux 3/4 en voiture ! Les Bretonnes et les Bretons attendent avant tout un service public de transport qui répondent à leurs besoins : développer l’usage du train au quotidien, c’est permettre à la population de faire des économies, et c’est réduire les émissions de gaz à effet de serre et de polluants.

Monsieur le Président :
La ligne Morlaix – Roscoff est défendue par l’ensemble des acteurs du territoire, et en premier lieu Morlaix Communauté. Quelle action la Région est-elle prête à entamer pour participer à sa rénovation et sa valorisation ?
De manière plus générale,  Ne croyez-vous pas que plutôt que d’investir encore et toujours plus pour le TGV et les trajets vers Paris, qui concernent avant tout une minorité privilégiée (les 10 % les plus riches prennent autant le TGV que les 60 % les plus pauvres !), nous devrions concentrer nos efforts sur le réseau d’intérêt régional et local, qui en a grand besoin ?

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