Plan Climat-Énergie Territorial Bretagne : agir plus vite et rester cohérent

Alors que nous débattons en session plénière sur le Plan Climat Énergie Territorial breton, le dernier rapport du GIEC vient de paraître et propose de limiter la hausse de la température mondiale à 2 °C dès 2030.

Chacun d’entre nous en Bretagne mesure déjà au quotidien les impacts du réchauffement climatique : sécheresses,  inondations, perte de biodiversité, impacts sur l’agriculture et élévation du niveau de la mer.De ce fait, les populations côtières bretonnes seront soumises à des inondations de plus en plus fréquentes et à une aggravation de l’érosion des littoraux.

Le GIEC recommande « de rapides progrès dans le domaine de l’efficacité énergétique » et le développement des EnR. La région a pris ce chemin mais pas avec la célérité nécessaire.

Le GIEC préconise « la mise en place de taxes et de marchés fondés sur les émissions de carbone », ainsi que « la réduction des subventions aux énergies fossiles ». En Bretagne, cette dernière recommandation nous concerne puisque l’État et la région ont décidé la construction d’une centrale à gaz Or, ERDF vient de publier le chiffre de la consommation de la Bretagne en électricité en 2013, soit 21246 Gwh. En le comparant aux prévisions du « Pacte électrique breton», nous constatons que cette consommation est inférieure au scénario le plus économe. Donc, les chiffres du « Pacte » pour justifier la construction d’une centrale électrique à gaz à Landivisiau sont largement surestimés ! Cela fait deux raisons pour stopper ce projet inutile, coûteux et producteur de GES.

Même si nous félicitons la région d’avoir choisi pour ce PCET de dépasser l’approche réglementaire en engageant l’ensemble des politiques publiques dans la stratégie énergétique et climatique, nous restons insatisfaits sur deux points que nous trouvions déjà insuffisants dans le SRCAE : le non respect de l’objectif de division par quatre des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) en 2050 et la non remise en cause du modèle agricole breton. Il y a urgence à agir car un certain nombre de décisions pousse à l’intensification et à l’augmentation de la productivité par des élevages hors-sols et ce, même pour la production de lait, élevages qui demandent plus d’énergie et produisent plus de GES. Avant qu’il ne soit trop tard, il nous faudrait prendre les mesures pour arrêter ce système qui ne profite qu’à quelques-uns et déséquilibre le peu d’agriculture paysanne restant en Bretagne. C’est de notre responsabilité.

EELV s’abstiendra donc sur ce plan climat-énergie, bien qu’il contienne un certain nombre de propositions que nous partageons.

Anne-Marie Boudou, conseillère régionale Europe Ecologie Les Verts Bretagne

Un commentaire pour “Plan Climat-Énergie Territorial Bretagne : agir plus vite et rester cohérent”

  1. Il est très difficile de faire évoluer les esprits : il a fallu environ 30 années pour qu’enfin les éoliennes à électricité soient développées puis que dans les années 70 , je me rappelle très bien être allé à une réunion des Amis de la terre en Ile de France , où cette idée avait déjà été travaillée ; mais à cette époque , les « écolos » étaient : ou des « gauchistes » ou des « illuminés » . Ce délire de jugement n’est pas encore disparu .
    Mais les bonnes idées écologistes sont et restent pour la postérité ; à nous de les rappeler : c’est encore une notion d’Histoire sociétale que nous devons souligner , en montrant ainsi notre clairvoyance .

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