Les revendications de la FNSEA sont une insulte aux paysans bretons

« Laissez nous travailler » : c’était le mot d’ordre de l’action musclée de la FNSEA à Rennes mardi 15 janvier. Derrière ce slogan c’est l’idée du « laisser faire », chère aux économistes libéraux, que réaffirmait hier le syndicat des grands exploitants agricoles.

Pour les producteurs bretons de lait, de porcs ou encore de volailles, c’est bien l’ouverture des marchés agricoles à la concurrence internationale qui est à l’origine des graves crises que connaissent ces filières. C’est aussi le manque de régulation qui provoque la concentration continue du secteur agricole et la destruction des emplois : en dix ans, un tiers des exploitations bretonnes a disparu au profit de fermes toujours plus grosses. Enfin, c’est la spéculation qui accentue aujourd’hui le rapport de force des céréaliers au détriment de l’élevage.

Dans ce contexte, les revendications libérales de la FNSEA, qui ne cessent de faire la preuve de leur inefficacité, sont une insulte aux paysans bretons. Alors que la « ferme Bretagne » se fait vieillissante, nous avons aujourd’hui l’opportunité de mener une nouvelle politique agricole. Elle devra permettre d’engager une meilleure répartition des productions sur le territoire régional, de renforcer et développer les productions à forte valeur ajoutée, plus respectueuses de l’environnement et créatrices de richesses comme d’emplois. L’approche basée sur l’agronomie prônée par le ministre Le Foll nous semble permettre d’aller en ce sens. Il peut compter dans ce cadre sur notre soutien.

René Louail, paysan, conseiller régional EELV Bretagne

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