La loi biodiversité détricotée par la droite sénatoriale

Le groupe local EELV de Douarnenez a interpellé le sénateur Philippe Paul…

Le groupe écologiste a voté contre le projet de loi biodiversité modifié par le Sénat au regard des graves reculs du texte opérés par la majorité sénatoriale de droite. L’esprit de compromis qui avait prévalu en 1ère lecture ne s’est pas retrouvé lors de cette 2ème lecture et les lobbys de la chimie, de l’agro-industrie, de la chasse et du béton ont pesé de tout leur poids pour freiner toute reconquête de la protection de la biodiversité.

Ronan Dantec, chef de file pour le groupe écologiste du Sénat, estime que “la majorité de droite a refait de la biodiversité une variable d’ajustement des autres politiques et ne considère en rien sa reconquête comme une priorité, mais plutôt comme un obstacle pour des activités qu’elle ne souhaite pas voir évoluer.

C’est pourtant l’avenir de l’Homme, sa santé, son bien-être et ses activités économiques, qui sont en jeu. Et ce déni de réalité ne peut que nous inquiéter pour ces prochaines années.

Les sénateurs ont reculé sur la taxation de l’huile de palme, ainsi que sur les pesticides néonicotinoïdes, dont la la date butoir de retrait a été supprimée. Joel Labbé, Sénateur du Morbihan a fait part de sa profonde déception : “C’est encore la victoire des firmes de l’agrochimie et du Président de la FNSEA”.

Pour Marie-Christine Blandin, Sénatrice écologiste du Nord, « les reculs opérés sur la lutte contre la biopiraterie (application de la convention de Nagoya) sont scandaleux !« .

La droite sénatoriale a détruit le juste partage des avantages des ressources génétiques, modeste droit des communautés d’habitants ultra-marins, pour accroître le bénéfice des entreprises.

“Encore une fois, le Sénat s’est affiché peu soucieux de la biodiversité et donc des ressources des générations futures”, indique la Sénatrice.

On peut tout de même relever quelques avancées à partir d’amendements écologistes : sur la protection systématique des espèces endémiques menacées, la non brevetabilité de gênes présents dans la nature dits “traits natifs”, la légalisation des échanges de semences et la protection des allées d’arbres. Nous saluons aussi le travail réalisé par le Sénat sur le préjudice écologique qui est une avancée importante du travail parlementaire.

Cependant, cela ne suffit pas à rendre ce texte satisfaisant. Comme le souligne Hervé Poher, sénateur du Pas-de-Calais, citant Pierre Dac “Monsieur a son avenir devant lui, mais il l’aura dans le dos chaque fois qu’il fera demi-tour…Le Sénat a fait demi-tour”. Le groupe écologiste demande à ce que ce projet de loi, aujourd’hui gravement affaibli, retrouve son ambition avant son adoption définitive.

 

Communiqué de presse, 13 mai 2016

 

Contact presse :

Bérengère Batiot, 06 87 43 39 29

 

Lu dans le Télégramme du 19 mai 2016:

 

Une majorité de sénateurs ont voté le 12 mai dernier contre l’interdiction totale des insecticides « néonicotinoïdes », dits « tueurs d’abeilles ». Parmi eux Philippe Paul, qui est interpellé dans un communiqué par le groupe Europe Écologie Les Verts (EELV) de Douarnenez. « Philippe Paul est le seul sénateur du Finistère à avoir voté contre, le sénateur UDI Michel Canévet a voté pour, les sénateurs socialistes Maryvonne Blondin et François Marc se sont abstenus. Le groupe local Europe Écologie Les Verts demande à Philippe Paul d’expliquer publiquement ce vote, d’exposer quels sont les critères et les conseils sur lesquels il s’est appuyé pour voter ainsi ». Pour précision, le Sénat s’est prononcé à l’occasion de la deuxième lecture du projet de loi biodiversité pour une diminution progressive de ces néonicotinoïdes, mais sans fixer de date limite comme le souhaitait le gouvernement. Le dispositif initial prévoyait leur interdiction à compter du 1e r juillet 2020. L’association Agir pour l’environnement mène une campagne d’information sur ce vote.

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