Le 18 décembre dernier s’installait le nouveau Conseil régional en Bretagne… La composition de l’exécutif dont s’est entouré Jean-Yves Le Drian, donne les premières clés pour entrevoir la politique qu’il entend mener en Bretagne.

A l’issue de cette première session, les écologistes retiennent deux tendances lourdes :

La première chose qui frappe, par rapport au mandat précédent, c’est le basculement important que l’on peut caractériser par «moins d’écologie et plus de productivisme».

1 – La place occupée par le vice-président en charge de l’environnement (11^ième vice-président), indique que les moyens accordés à l’environnement et la mise en place d’une politique COP21 en Bretagne seront très modestes. Nous savions que Jean-Yves Le Drian était opposé à l’introduction de l’écologie en politique, mais nous n’imaginions pas que ce secteur puisse être mis aussi bas dans la feuille de route pour la Bretagne , cinq jours après la clôture de la COP21. Nous notons, qu’une fois l’élection achevée, les deux candidats que Jean-Yves Le Drian avait fléché comme écologistes n’apparaissent plus dans son dispositif.

2 – A l’opposé, l’agriculture industrielle est mise au premier rang des priorités de Jean-Yves Le Drian, car en nommant Olivier Allain vice-président en charge de l’agriculture et de l’agroalimentaire, il place un leader de la FNSEA au sommet de son exécutif. Les propos tenus par Olivier Allain, peu après son élection, ne sont d’ailleurs pas de nature à rassurer les Bretons et les Bretonnes, ni les nombreux agriculteurs qui ont compris qu’il fallait changer de modèle agricole en Bretagne. Dans son discours Olivier Allain prétend que la Bretagne «aurait gagné la bataille de l’eau et des nitrates » ce qui permettrait de donner de nouveaux moyens pour développer l’élevage en Bretagne. Il entend ainsi ré-orienter les aides de la PAC (80 millions d’euros pour la Bretagne) vers un modèle tourné vers plus d’industrialisation et plus d’exportation. Ces solutions éculées profitent à quelques-uns, conduisent au déclin des exploitations agricoles et dénaturent notre environnement ainsi que notre santé.

Le second pilier important de la politique de Jean-Yves Le Drian sera, comme dans d’autres régions, de miser sur une alliance tacite avec la droite pour tenter d’endiguer le fléau-FN comme le propose le gouvernement Valls. Comment interpréter autrement les éloges faites à Bernardette Malgorn ainsi que la proposition de confier la présidence de la commission finance à un élu de la liste Le Fur? En ce qui concerne l’aéroport de Notre-Dame des Landes, les bretons viennent de recevoir un très mauvais message en apprenant la reconduction de Gérard Lahellec (PC) à la vice-présidence transports, au moment où Jean-Yves Le Drian et Bruno Retailleau, nouveau président de la région Pays de Loire qui vient de basculer à droite, vont à n’en pas douter faire tandem pour tenter d’évacuer la ZAD.

Les écologistes, bien que non représentés au conseil régional de Bretagne, se saisiront des dossiers en travaillant avec les acteurs locaux, les associations et la société civile dans son ensemble pour lutter contre les projets coûteux et dépassés et proposer des solutions d’avenir au service des Bretons et des Bretonnes.