Suites du Cri d’alarme de Bruxelles. Levons le voile sur les pesticides! 🗺

Jeudi 8 décembre à Bruxelles, a eu lieu un colloque « Pesticides en agriculture : Levons le voile sur un véritable scandale sanitaire », à l’initiative de José Bové, Florent Marcellesi, Benedek Javor et Maria Heubuch, députés européens écologistes. Depuis la mobilisation porte ses fruits…

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En Ht de gche à droite: JF Deleume médecin, P. François, PhytoVictimes, François Veillerette (Pan Europe et Générations futures), Serge Le Quéau, Solidaires, Armel Richome et Stéphane Rouxel, victimes malades, René Louail, et Raymond Pouliquen malade. BAS: Edith Le Goffic, veuve de Gwenael, Claude le Guyader, Pascal Brigant, malades, Brigitte Richome, Michel Besnard du Collectif et Laurent Guillou, victime.

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A partir de la gauche; Paul François, José Bové, Laurent GUillou, François Lafforgue (avocat des victimes) et Judith Marquès Montasell, phytovictime, ingénieure agricole, Espagne.

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APPEL DE BRUXELLES du 8 décembre 2016

Nous, victimes  des pesticides, paysans, salariés agricoles, riverains, et associations, ONG, syndicats et collectifs de soutien des victimes, venus de toute l’Europe, lançons un cri d’alarme et dénonçons ce scandale sanitaire et environnemental. En tant que victimes, malades, ou représentants de malades ou personnes décédées, qui souffrent dans leur corps et dans leur chair, nous rappelons ici que :

 

1-Il y a urgence à mettre fin à l’omerta des pouvoirs publics, afin de protéger tous les citoyens européens. Nous exigeons transparence et droit à l’information.

La législation européenne doit permettre de rendre public le nombre de malades des pesticides ainsi que les formulations commerciales complètes des pesticides autorisés en Europe, c’est-à-dire avec tous les principes actifs, tous les adjuvants, tous les solvants. Nous exigeons la levée du secret industriel et commercial sur ces formulations.

Les Etats membres doivent permettre à chaque concitoyen de vivre dans un environnement sain sans risque. Ils se doivent de nous informer des plans de réductions des pesticides et calendriers.

 

2- Nous dénonçons la non-assistance à personnes en danger organisée par les organismes sociaux et les ministères de tutelle qui plutôt que protéger leurs salariés et concitoyens et mener leur mission de service public, protègent ces firmes qui empoisonnent et polluent. Nous dénonçons cette faute grave et interpelons chaque gouvernement et autorités publiques en Europe sur cette question. Il est temps d’ouvrir le débat.

 

3- Nous dénonçons ces lobbies des pesticides, notamment l’Union des Industries de Protection des Plantes (UIPP) ou European Crop Protection (ECPA), auprès de la Commission Européenne et du Parlement européen, qui agissent comme le comité amiante en France en son temps et qui sous couvert d’une communication puissante de respect de l’homme et de son environnement, épuisent les ressources de la Nature et tuent les êtres humains et animaux. Leur objectif est de repousser l’échéance de l’interdiction.

 

4-  Nous exigeons que les Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) des pesticides en Europe évaluent essentiellement le risque toxicologique, aigu et chronique, sur les formulations commerciales c’est-à-dire les principes actifs, les adjuvants, les solvants, les contaminants et non, sur les seuls principes actifs. De nombreuses études  scientifiques démontrent que la toxicité des formulations est 1000 fois plus élevée que le principe actif seul.

 

5- L’Europe doit établir des valeurs toxicologiques de référence pour les pesticides dans l’air (qui n’existent pas en 2016) de toute urgence et les faire respecter dans tous les pays de l’UE.

 

6- Nous demandons que les fonctions de conseil et de vente aux paysans, soient distinctes et indépendantes et qu’il leur soit toujours proposé une alternative autre que celle utilisant les pesticides.

 

7- Nous demandons l’interdiction à terme des pesticides, dangereux pour la santé humaine utilisés dans l’agriculture et un renforcement de la protection des paysans et salariés agricoles et de l’agroalimentaire.

 

Cette initiative marque le début d’un mouvement de coordination des luttes contre les pesticides dans les territoires en Europe.

 

Contact :

nadine@generations-futures.fr

victime.pesticide.ouest@ecosolidaire.fr

 

L’appel en PDF : Appel Pesticides BXL 291216

 

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Suites de l’évènement…

1- Le 24 décembre 2016, jour de son anniversaire, Noël POULIQUEN vient de recevoir par courrier la décision du Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles (CRRMP) de le reconnaître en maladie professionnelle. Noël, salarié de Triskalia à Glomel (29), est atteint d’un lymphôme depuis août 2015. Belle victoire pour laquelle Noël remercie tous ceux qui le soutiennent.  La mobilisation de tous n’est sans doute pas étrangère à cette décision.

2- L’AMLP (collectif Alerte Médecins contre les Pesticides) a signé l’appel de Bruxelles et soutient le mouvement de lutte contre les pesticides.

3- Dans les médias…

  • Dépèche AFP.  Inquiétudes après l’arrivée d’une cargaison de maïs traité à la phosphine
    santé | chimie | environnement | agriculture
    Saint-Brieuc, FRANCE | AFP | 21/12/2016 20:06 UTC+1

L’arrivée le 15 décembre à Brest d’une cargaison de 25.000 tonnes de
maïs destinée à l’alimentation animale et traitée à la phosphine,
un produit antiparasitaire extrêmement toxique, suscite l’inquiétude
en raison des risques sanitaires encourus, ont indiqué mercredi un
syndicat et une association de soutien aux victimes des pesticides.

« Nous demandons que les autorités fassent procéder le plus rapidement
possible à des analyses de céréales mais surtout de l’air », là où
est encore stockée une partie de la cargaison, ainsi que dans les
usines de fabrication d’aliments pour bétail, où le maïs doit être
transformé, ont expliqué, lors d’une conférence de presse, Serge Le
Quéau, de l’Union syndicale Solidaires Bretagne, et Michel Besnard,
président du Collectif de soutien aux victimes des pesticides.

La fiche technique de l’Institut national de recherche et de sécurité
(INRS) décrit la phosphine (PH3) comme suit: « gaz extrêmement
inflammable, provoque des brûlures de la peau et des lésions oculaires
graves, mortel par inhalation, très toxique pour les organismes
aquatiques ».

Alertées mercredi, les autorités se sont engagées à faire procéder
à des analyses dans les meilleurs délais, a indiqué M. Le Quéau.

Plusieurs catégories de professions sont susceptibles d’être exposées
à ce produit, utilisé pour empêcher l’altération de la marchandise
pendant le transport, en tuant notamment les insectes: marins, dockers,
ouvriers des usines d’aliments, chauffeurs amenés à transporter le
maïs puis l’aliment jusqu’aux fermes, agriculteurs, riverains, etc…

« Tout ça finit ensuite dans la chaîne alimentaire », s’est inquiété
René Louail, ancien conseil régional EELV.

Environ 4.000 tonnes de cette cargaison sont en cours d’acheminement
vers l’usine Nutrea (groupe coopératif Triskalia) à Plouisy, près de
Guingamp, mais plusieurs autres usines de Bretagne sont également
concernées, ont précisé les intervenants.

Battant pavillon des Bahamas, le « Ornak », un cargo long de 229 m,
propriété d’un armement polonais, a débarqué à Brest le 15
décembre 25.000 tonnes de maïs qu’il avait embarquées au port de
Constanta (Roumanie). Le navire a quitté Brest mardi soir.

En 2008, un membre d’équipage d’un cargo roumain, le « Susie », était
décédé après avoir été secouru en mer au large de la Bretagne. Un
de ses collègues, souffrant des mêmes symptômes, avait eu la vie
sauve. Les marins auraient été victimes d’une intoxication à la
phosphine.

Le tribunal des affaires de sécurité sociale de Saint-Brieuc (Tass)
avait par ailleurs reconnu en septembre 2014 la « faute inexcusable » de
Nutréa pour l’intoxication en 2010 de deux anciens salariés exposés
aux pesticides.

mcl/hdu/ct

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