Chalutage
Communiqué
Il est tout à fait normal de chercher à préserver les ressources et la biodiversité des océans. Par le passé, et notamment dans les années 90 et les premières années de ce siècle, on a tellement fait n’importe quoi, en se livrant à une telle surpêche, qu’il est légitime de chercher les moyens de ne pas retomber dans de tels errements.
Cela passe, à notre avis, par une connaissance précise et fiable des stocks, résultat d’une coopération sincère et constante entre pêcheurs, scientifiques et écologistes. C’est sur la base de cette expertise fine, plutôt que sur le critère simpliste de profondeur, que peuvent s’élaborer des choix efficaces en matière de matériels, de quotas, de zones et de périodes, des choix coordonnés au niveau européen, des choix qui, écartant tout risque de surpêche, permettent la pérennité d’une activité économique et d’une culture qu’il serait grave de perdre.
EELV PdL
le 16/03/16
Le communiqué ci-dessus est court. C’est la loi du genre.
Ci-dessous nous en développons un peu les motivations :
Cette histoire d’amendement prévoyant l’interdiction de la pêche profonde (à une profondeur à fixer ultérieurement par décret) et les réactions qui ont suivi (notamment celle de G. Rouillard menaçant d’obtenir la démission de S. Royal s’il était maintenu) nous paraissent caractéristiques de la politique telle que nous ne l’aimons pas, celle dans laquelle les combats et les arguments ne sont pas portés pour leur bien-fondé mais pour leur capacité d’affaiblir les adversaires (ce qui peut inclure les proches avec qui on est en concurrence).
Peut-on croire que la question de la ressource et de la biodiversité dans les océans est une simple question de profondeur (à moins de xxx m pas de problème, mais au-delà ça va pas) ?
Peut-on croire même que c’est une simple question de technique de pêche (le chalut ça va pas, mais les autres techniques ça va) ?
À notre avis la question est bien plus complexe que cela.
Nous croyons que la clé est bien plutôt dans la construction partagée, aussi fiable et consensuelle que possible d’une bonne connaissance des océans, afin d’être en mesure de définir et de faire évoluer les règles – dans les différents espaces, à différentes périodes, pour les différentes espèces – qui garantiront que les différents stocks ne seront jamais menacés.
Dans cette perspective les questions qui devraient être en débat nous semblent être tout autres :
– comment mettre en place des instances de coopération pêcheurs – scientifiques – écologistes ?
– comment définir et contrôler les zones de pêches ?
– comment mettre en oeuvre le zéro rejet (comme outil de connaissance à la fois sur les stocks et sur l’efficacité des techniques) ?
– comment connaître la situation dans les zones non-pêchées ?
– qu’est-ce qui doit relever de la réglementation locale vs la réglementation européenne ?
Sûr que travailler sur ces questions c’est moins simple et fun que d’être «pour» ou «contre» la pêche profonde.