Centrale gaz : Voyage d’étude à Toul et Berlin, une délégationloin d’être unanime.

Intérieur de la centrale de Toul en Lorraine

Anne-Marie Boudou s’est rendue en voyage d’étude sur le thème de l’énergie à Toul (Lorraine) et à Berlin (Allemagne) organisé par le conseil régional et Direct Energie-Siemens du 3 au 5 octobre. Voici son compte rendu :

« Ce voyage était bien destiné à convaincre qu’une centrale gaz à Landivisiau était la seule solution pour « sauver la Bretagne de la menace du black-out électrique hivernal » et que ces centrales n’ont aucun effet sur l’environnement et la santé.

En tant qu’élue régionale faisant partie de la délégation, avec trois autres élus régionaux, je ne peux pas me contenter de ce discours publicitaire qui nous a été distillé. Il est indispensable d’analyser plus globalement la situation.

L’objectif indiqué dans le rapport au Parlement de la Programmation pluriannuelle des investissements 2009-2020 est de remplacer 3600 MW de centrale à charbon par du gaz : c’est chose faite et même au-delà puisque ce sont 4500 MW qui ont été installés en France. Quant à l’équilibre budgétaire, il n’est pas toujours au rendez-vous, comme le montre la centrale gaz de Pont-sur-Sambre, dans le Nord, qui est soumis à un plan de sauvegarde financier.

Concernant l’échange avec les Allemands, certes il était très intéressant, mais l’Allemagne n’est pas la France. Les constructions de centrales-gaz sont destinées à diminuer la forte proportion du charbon dans le mix énergétique allemand et les puissances installées sont faibles, variant de quelques dizaines de MW à 200 MW. Elles sont systématiquement en cogénération. En revanche, nous pourrions les imiter dans leur quasi-absence de chauffage électrique et de leur consommation globale d’électricité d’environ 30% inférieure à celle de la France. C’était le sens de nos amendements lors du vote sur le pacte électrique breton, car la première économie est celle de l’énergie non gaspillée. Imitons-les aussi pour leur 24% de production d’électricité par les énergies renouvelables en 2012, alors qu’il nous manque encore l’état du potentiel breton de ces énergies (éolien, hydrolien etc…). Imitons-les enfin pour leur système décentralisé qui facilite l’installation des énergies renouvelables.

C’est dans cette direction que les conseillers régionaux d’EELV Bretagne plaident pour refuser le projet de centrale combiné gaz à Landivisiau et aussi de celles prévues dans l’est de la France avec les associations, pour lesquelles j’ai distribué une lettre ouverte aux participants à ce voyage d’étude. »

 

 

 

 

 

 

 

Le Schéma régional climat air énergie en cours d’élaboration, dont l’état des lieux et les grandes orientations ont été présentés le 8 octobre en conférence bretonne de l’énergie, sera l’occasion de faire nos propositions pour une transition énergétique de la Bretagne qui soit d’abord au service de la diminution de la consommation et donc des factures des bretons.

Anne-Marie Boudou

Conseillère régionale Europe Ecologie Les Verts en Bretagne.

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