Bientôt, un Parc Naturel pour le Golfe du Morbihan !
« En choisissant de relancer la consultation des communes et intercommunalités afin de dépasser un premier échec, les élu-e-s affirment leur volonté de trouver l’équilibre entre urbanisation et écologie, entre vie quotidienne et tourisme, entre économie et protection. Nous nous en félicitons et saluons les avancées vers la création de ce Parc Naturel Régional pour laquelle nous travaillons depuis longtemps. »
Retrouvez, ci-dessous, l’intégralité de l’intervention d’Anne-Marie Boudou sur la création du Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan.
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Nous débattons pour la 3ème fois du projet de création du Parc Naturel Régional (PNR) du Golfe du Morbihan et nous espérons, encore une fois, que l’unanimité sera réunie pour qu’enfin le décret de classement soit signé à l’automne 2014.
Le nombre de Parcs naturels régionaux ne cessent d’augmenter puisque plus de 20 sont actuellement en projet. Les pays étrangers nous sollicitent, attirés par le succès du label PNR.
Nous voulons aussi rappeler que lors de la révision des chartes des parcs non seulement aucune commune ne veut sortir du périmètre, mais qu’en plus le territoire a tendance à s’élargir à de nouvelles communes qui souhaitent adhérer. Les ministres de l’écologie successifs, toutes tendances confondues, confirment l’intérêt qu’il y a à continuer cette politique qui démontre concrètement et quotidiennement la validité de la mise en œuvre du développement durable.
Je ne rappellerai pas toute l’importance qu’il y a à préserver le patrimoine naturel et bâti des 38 communes du périmètre du PNR Golfe du Morbihan et l’intérêt qu’il y a pour les collectivités s’y associer. Certains acteurs du territoire ne semblent pas le réaliser. Ils voudraient être maître chez eux et ne pas être soumis aux réglementations existantes, et encore moins à de nouvelles, qui les empêchent de construire en rond ! Ils semblent ne pas se rendre compte que l’économie locale est en grande partie basée sur cet espace remarquable, mais fragile que constitue le Golfe du Morbihan. Ne pas vouloir intégrer les contraintes qu’impliquent cette fragilité, c’est se dépouiller peu à peu de toute son attractivité et se priver des retombées d’une gestion partenariale intelligente.
Fort heureusement, aujourd’hui la loi ayant changé, Vannes agglomération ne pourra plus bloquer le processus au détriment de ceux qui voudraient y adhérer, comme cela c’est passé en 2011. Nous avons donc plus de chance d’aboutir. Le nouveau président avec son bureau, dont je fais partie, a pris le maximum de précaution pour relancer le projet, trouver le consensus sur les points de blocage et tenter de convaincre les sceptiques.
La difficulté la plus importante de ce projet est aussi celle qui a poussé les communes à l’engager : la maîtrise de l’urbanisation et son équilibre avec le milieu naturel. C’est en particulier sur le nombre d’hectares ouverts à la construction qu’il a fallu apporter des précisions pour dépasser les oppositions sans fondements.
L’évaluation du potentiel foncier urbanisable disponible a été mis à jour et a permis de recenser 1 670 hectares ouvrables à l’urbanisation, ce qui est conséquent. S’y ajoute le plafond maximum fixé par le CNPN de 364 ha pour 12 ans, pouvant être pris sur leurs zones naturelles et agricoles. La découverte, car c’en est une, de l’importance de ce potentiel foncier urbanisable semble pouvoir apaiser les inquiétudes et permettre de trouver le consensus nécessaire pour une adhésion plus large à la création du PNR.
Plusieurs ajustements de la charte vont également dans ce même sens.
Sur le choix de ne pas étendre le périmètre à la partie maritime du Golfe, nous sommes d’accord tout en le regrettant, car il est évident que les écosystèmes ne s’arrêtent pas au littoral de la petite mer. Le changement du périmètre risquait de fragiliser le processus en obligeant à un nouveau passage en enquête publique et allongeait à nouveau les délais de plusieurs mois. Le Golfe du Morbihan est cependant doté depuis 2006 d’un Schéma de mise en valeur de la mer (SMVM) qui fonctionne de manière satisfaisante. Ses objectifs et ses actions en faveur de la protection des écosystèmes, de l’amélioration des conditions d’exploitation des cultures marines et des pêches, de la maîtrise des activités nautiques ont anticipé les objectifs de la gestion intégrée des zones côtières (GIZC). La convention qu’il est prévu d’établir entre le PNR et le SMVM permettra une collaboration étroite entre les deux structures. L’avenir dira, si dans le cadre de l’évolution de la charte, la fusion des deux apparaît bénéfique.
La question de la préservation de la qualité des eaux douces et marines est aussi au cœur de ce projet, car c’est un équilibre délicat à trouver entre l’urbanisation et ses effets induits et la pérennité des cultures marines, de la pêche à pieds et des pêches maritimes dans le Golfe, entre capacités d’accueil des populations et capacités d’épuration du milieu marin, entre activités humaines et respect des équilibres naturels. Comme le CESER, nous souhaitons rappeler ici que les interdictions de vente de coquillages pour cause de contamination deviennent de plus en plus fréquentes et certaines parties du plan d’eau sont menacées de passer en qualité B. Il sera donc indispensable que PNR et SAGE du Golfe du Morbihan travaillent de façon conjointe.
Pour conclure, en choisissant de relancer la consultation des communes et intercommunalités afin de dépasser un premier échec, les élu-e-s affirment leur volonté de trouver l’équilibre entre urbanisation et écologie, entre vie quotidienne et tourisme, entre économie et protection. Nous nous en félicitons et saluons les avancées vers la création de ce PNR pour laquelle nous travaillons depuis longtemps.