A quand un réel débat démocratique et transparent sur les questions énergétique et climatique pour la Bretagne ?
Le 18 février avait lieu à Rennes, la Conférence de l’énergie de la région Bretagne, une « grand messe » d’information. A l’heure où l’Etat vise à ériger la France en modèle pour la Conférence climatique à Paris en décembre prochain, EELV reste en attente d’un réel débat démocratique et transparent sur les questions énergétique et climatique pour la Bretagne en particulier.
Si en Bretagne pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre nos efforts doivent porter sur la diminution des transports routiers, l’agriculture et l’isolation des bâtiments, il est indispensable de ne pas aggraver notre situation. Dans son dernier rapport, le GIEC estime que la hausse de la température atteindra entre 3,7 °C et 4,8 °C d’ici à 2100, si la production énergétique mondiale ne se détourne pas massivement des énergies fossiles. Aussi selon le bilan RTE pour 2014, la consommation française d’électricité a baissé de 6% en 2014 par rapport à 2013. Notre empreinte carbone du mix électrique français recule de 41% principalement due au déclassement de centrales au charbon. Et si la capacité installée des centrales au gaz reste stable, leur utilisation moins fréquente qu’en 2013 a permis une chute de 34% de leurs émissions de CO2.
Pourtant, les travaux ont commencé à Landivisiau, à peine remis le rapport avec avis favorable des commissaires enquêteurs et sans attendre l’autorisation du Préfet du Finistère. Il est vrai que l’arrêté de dérogation pour destruction d’espèces protégées avait déjà donné le feu vert au chantier. Quatre recours ont déjà été déposés et d’autres sont possibles, car EELV et les associations ont souligné l’insuffisance de l’étude d’impact sur la pollution de l’air et la biodiversité qui pourrait remettre en cause ce projet et même l’annuler.
Comme souvent, la justice est plus lente que les pelleteuses et pèse peu face au « blanc seing » donné à ce projet par la ministre de l’écologie avant même la fin du processus administratif… Quid du renforcement de la démocratie participative promise par le Président de la République ? La France applique a minima la convention d’Aarhus et la Charte de l’environnement qui prévoient clairement un temps de participation du public à la prise de décision De ce fait, la Commission nationale du débat public n’a pas pu organiser un vrai temps d’échange démocratique et les données du Pacte électrique en Bretagne n’ont pu être ni ré-analysées ni rendues transparentes.EELV propose de stopper les travaux démarrés à Landivisiau et de reprendre le débat avec les habitants sur ce projet qui appartient au passé et non à l’avenir.
Anne-Marie Boudou, conseillère régionale Bretagne EELV
Yannick Jadot, député européen EELV
Michel Forget, secrétaire régional EELV
Tribune d’EELV Bretagne publiée ce mardi 17 février dans Ouest-France.