A propos du Plan particulier d’intervention des installations nucléaires.
Contribution EELV 29 envoyée à la presse et déposée en Préfecture du Finistère
Consultation publique à l’occasion du renouvellement du Plan particulier d’intervention (PPI) des installations nucléaires militaires à Brest et à l’Ile longue
Pour Europe Ecologie les Verts en Finistère, ce nouveau PPI méconnaît les spécificités des risques nucléaires (gravité et irréversibilité des conséquences pour la santé humaine), ne tire pas les leçons des accidents sur des réacteurs nucléaires à Tchernobyl et Fukushima. Nous souhaitons l’élargissement du périmètre, avec une information du public plus honnête et plus complète, des mesures de prévention assurant la protection de la population en toute transparence et responsabilité.
Si les risques sont reconnus, ils sont minimisés : le périmètre de sécurité est limité à moins de 3 kms, l’information du public reste sommaire, les mesures de prévention et protection sont insuffisantes
La définition du périmètre de sécurité est trop restreinte
Les seules conséquences envisagées sont celles d’un « accident d’arme » (incendie d’un lanceur de missile), qui entraînerait la diffusion de plutonium, sur un périmètre autour de l’Ile Longue diminué de 3000 m à 2875 m. Or, suivant les conditions météorologiques (vents, pluies…) et la typologie du territoire, la dispersion aléatoire des particules radioactives pourrait dépasser ce rayon, autour des lieux de présence de ces armes. Nous nous interrogeons sur le fait que le stockage des têtes nucléaires et des carburants des missiles, probablement situé sur le site de » Guenevez » (et visible de la route de Crozon à Camaret), ne soit pas pris en compte dans le PPI. Les têtes nucléaires émettent du tritium en continu (cheminée d’aération sur les stockages) et présentent les risques ordinaires de l’activité nucléaire.
Le risque d’accident nucléaire sur les navires équipés d’un réacteur est écarté, considéré comme « hautement improbable », avec un périmètre maintenu à 2000m. Or, il est patent qu’au Japon, c’est justement un « enchaînement complexe de circonstances »exceptionnelles qui a entraîné la fusion du coeur d’un réacteur nucléaire, enchaînement dont la probabilité et les conséquences avaient été sous-estimées par les autorités. De plus, cette triste expérience japonaise montre qu’aujourd’hui encore la contamination radioactive est présente bien au-delà de 30 kms autour du lieu de présence des réacteurs.
L’information du public reste sommaire
La gravité des risques encourus est passée sous silence, tout débat public est écarté, l’opacité et la pratique du secret demeurent :
– la brochure distribuée au public évoque un « incident éventuel » sur une installation, compare les risques nucléaires à ceux de « toute activité industrielle ». Elle ne mentionne pas l’irréversibilité des contaminations sur l’environnement, mettant en péril la santé des personnes touchées.
– la consultation publique ne comporte pas de réunion d’information et ne dure qu’un mois. Le dossier du projet de PPI n’est pas consultable en ligne sur le site de la Préfecture du Finistère
– la Commission Locale d’information refuse de s’ouvrir aux représentants des personnels concernés, de prendre en compte les demandes des associations représentées (organisation d’exercices préventifs d’alerte, inventaire des lieux sensibles et moyens mobilisables en cas d’obligation d’évacuation)
Les mesures de prévention et de protection de la population sont insuffisantes :
– La distribution de capsules d’iode dans un rayon limité à 500 mètres, est la seule mesure préventive.
– Le PPI ne prévoit pas d’exercices périodiques de simulation d’accident nucléaire, impliquant réellement la population : déclenchement des sirènes d’alerte radiologique, suffisamment audibles et reconnaissables, consignes de calfeutrement des habitations
– L’organisation de l’évacuation des populations exposées aux poussières radioactives en cas d’accident, n’existe pas (transport et lieux d’hébergement).
Bonjour.
Perso je suis sur le terrain pour proposer des systèmes d’alertes sonores. Non seulement les PPI sont de dimension trop restreintes, mais les sirènes sont quasiment toujours sous évaluées pour des questions financières. Souvenez vous des haut parleurs lors de Fukushima fonctionnant en permanence, cherchez aux abords de nos sites ce type d’alerte.
Il y à trois familles dans ce type de projet d’alerte, L’Etat, les associations et les exploitants. Sur le papier tout le monde pourrait être d’accord mais dès qu’il faut financer c’est plus la même limonade au détriment des riverains.
Je vous cache pas que mon boulot est quasiment impossible à faire.