La ville, pensée par et pour les hommes, ne laisse pas de place aux femmes. Exemple à Bordeaux. C’est une visite de Bordeaux sans cannelés, mais chaussée de «lunettes du genre», celles que propose Yves Raibaud, géographe, spécialiste de la place des femmes dans la ville. Il a mené plusieurs études à Bordeaux et dans son agglomération depuis dix ans. Son constat : quelle que soit la commune, «la ville appartient aux hommes. Tout est fait pour favoriser leur présence». De quoi faire prospérer le harcèlement de rue. Pour le géographe, «tout se tient : plus les hommes sont présents, plus ils vont développer un sentiment d’impunité». A la manière des «marches exploratoires», ces sorties organisées par des femmes pour identifier ce qui cause leur malaise dans la rue, Yves Raibaud, qui se présente comme un «féministe convaincu», plaide pour que les politiques publiques leur fassent de la place. Déambulation dans Bordeaux en trois étapes. …
Les mâles sont en rues
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