Accompagnons la transition écologique de l’agriculture

Les crises agricoles se succèdent générant toujours plus de précarité et de désarroi chez les agriculteurs. Pourtant, rien ne change !

Au-delà des mesures d’urgences, des perspectives d’avenir vers un modèle rémunérateur, créateur d’emploi, préservant la santé et l’environnement existent. Les consommateurs comme les organisations professionnelles (Chambres d’Agriculture, Fédération Nationale d’Agriculture Biologique, Synabio) appellent à une évolution des pratiques agricoles : moins de produits chimiques et moins d’investissements.

L’Agence Bio a confirmé le solide développement de la production biologique en 2015.

9 Français sur 10 (89 %) consomment bio, au moins occasionnellement et le marché des produits bio a encore augmenté de 10% en 2015 par rapport à 2014.

Entraînée par une hausse de la demande, la filière biologique est amenée à jouer un rôle clé dans le développement des territoires français à condition que les arbitrages politiques cessent de nier la réalité des chiffres !

Malgré cette progression de la filière, les producteurs bio ne représentent que 6,4% des exploitants français mais près de « 10% des emplois agricoles » et créent des emplois (en moyenne, de l’ordre de 60 % de main d’œuvre supplémentaire).  De plus, les producteurs semblent mieux payés (pour le lait environ 30% de plus) grâce à une meilleure maîtrise des charges et une plus grande adaptation de leur travail aux exigences du marché.

L’État et les Régions doivent enfin agir de façon responsable.

En effet,  les aides à la conversion et au maintien de l’agriculture biologique prévues par programmes régionaux de développement rural, sous estiment jusqu’à présent largement le mouvement des conversions en continuelle progression y compris en Bourgogne Franche-Comté. Pourtant, le soutien financier durant la période de transition est essentiel.

Les solutions à la crise agricole sont aussi dans nos territoires. Dès à présent, le travail de tous les agriculteurs doit être reconnu dans le prix de leurs produits, l’alimentation est la condition même de la vie de tous les êtres humains, et ses producteurs doivent être respectés à ce titre.

C’est pourquoi, EELV demande des arbitrages en faveur d’une politique agricole et alimentaire de qualité.  Conformément aux engagements de campagne de l’exécutif régional envers les écologistes,  nous interpellons ainsi la Région Bourgogne Franche-Comté afin de

  • revoir les montants et les modalités d’attribution des aides à l’agriculture biologique du programme 2014-2020, en concertation avec tous les acteurs de l’agriculture biologique ;
  • créer un pôle « agriculture biologique régional » qui réunisse l’ensemble des acteurs de l’agriculture biologique, des élus et des consommateurs en charge de piloter le développement de la filière ;
  • mettre en place un plan de développement massif des circuits courts, garantie d’une juste rémunération des producteurs, qui comprend l’approvisionnement en produits biologiques locaux dans les restaurants des lycées avec un objectif de 50 % d’ici 2020 ;
  • valoriser les labels de qualité tels que les Appellations d’Origine Protégée et les Appellations d’Origine Contrôlée ;
  • étudier les modalités d’aides directes ciblées sur les produits de qualité pour les consommateurs les plus démunis.

La vie des agriculteurs, le bien-être animal et la qualité de l’alimentation ne doivent pas être les victimes d’une politique faussement sociale.

 

Brigitte MONNET et Philippe CHATELAIN, porte-paroles EELV Franche-Comté

François LOTTEAU, Secrétaire régional EELV Bourgogne

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