Alors que le tribunal administratif a décidé, de façon très argumentée, d’annuler la déclaration d’utilité publique du projet de voie verte autour du lac Saint-Point, Europe Écologie les Verts ne peut que laisser s’exprimer le sentiment d’un immense gâchis.

Comme nous l’avons toujours défendu, nous étions favorables à un projet de développement des transports doux, en site propre, intégré à l’ensemble d’un schéma de déplacement à l’échelle du Haut-Doubs, permettant de relier le lac au site de Métabief et à la voie cyclable entre Pontarlier et Gilley qui pourrait être prolongée jusqu’à Morteau.

Malheureusement, l’obstination du conseil général à obtenir à tout prix, pour des questions de prestige, le label « Voie verte » qui imposait une certaine largeur et empêchait une certaine déclivité, a réduit à peau de chagrin le projet : ce label ne permettait pas d’obtenir un site cyclable sécurisé pour les utilisateurs comme pour les riverains, ne permettait pas de faire le tour du lac. Le nouveau tracé coutait excessivement cher et avait des conséquences sur l’environnement inacceptables. À cela s’ajoutait le fait qu’il était impossible de se rejoindre le projet autrement qu’en voiture. Il était évident que ce projet ne pouvait que provoquer une vive opposition que des réunions dite de « concertation » successives ne pouvaient pas éviter, réunions auxquelles nous n’avons subitement plus été invités depuis 2010.

Pour autant, nous ne partagions pas non plus l’ensemble des positions du collectif des opposants, notamment sur le projet que nous aurions souhaité obtenir (une vraie piste cyclable, en site propre, et non pas une simple bande, mal protégée de la circulation). Une fois nos positions plusieurs fois répétées, nous avons donc fait le choix de ne pas participer à cet affrontement front contre front, afin de ne pas être récupérés et de ne pas être nous-mêmes accusés de récupération.

Aujourd’hui, ce qui devait arriver arriva. Le projet est à l’eau, nous devrions nous en réjouir, mais à cause de l’obstination du conseil général, c’est durablement que le développement des transports doux, pour les touristes comme pour les habitants, est hypothéqué sur le territoire.

C’est un immense gâchis.