Morteau : les volets sont tirés, elle a fermé boutique…

Le 31 janvier, l’épicerie de la Place de la Halle à Morteau va fermer ses portes définitivement. Et pourtant les Mortuaciens du centre-ville l’apprécient bien. Ils sont même descendus dans la rue pour prouver leur attachement et soutenir Jeannine Bozzato qui tient cette boutique, économiquement viable, depuis plus de 20 ans. Espace de convivialité, de rencontre, Jeanine l’anime de toute sa gentillesse et son dévouement aux autres, n’hésitant pas à livrer à domicile les courses des personnes qui ne peuvent pas se déplacer. Opposée au propriétaire des locaux, elle baisse les bras et le rideau après un contentieux qui dure depuis longtemps à propos d’une augmentation du loyer excessive.
Le groupe Local EELV du Haut-Doubs s’inquiète de cette fin brutale et dit son attachement à ce genre de structure qui apporte beaucoup de lien social dans nos cités. Ces lieux de vie sont souvent l’occasion pour ceux qui les fréquentent de rencontrer d’autres personnes, d’y faire un brin de causette, et de trouver quelque réconfort à supporter l’isolement dans lequel ils sont parfois. Les personnes âgées sont les premières « victimes » de ces disparitions, elles qui trouvent là un service de proximité, une présence amicale, une solidarité appréciable et souvent un sentiment de sécurité. A l’heure où la crise financière oblige les foyers à réduire leurs déplacements, il est regrettable de voir se fermer les portes des commerces de proximité les unes après les autres. Les grandes surfaces qui proposent des prix certainement plus attractifs sont généralement implantées dans des zones commerciales loin des centres villes. On peut s’interroger sur l’augmentation importante possible des baux commerciaux, mettant en péril les petites entités qui sont souvent remplacées par une banque, une société d’assurance ou autre service de ce genre prêt à payer plus cher et qui ne regarde pas à la dépense en matière d’infrastructure.
Est-il opportun de tout sacrifier au pouvoir économique ? Partout en France, des consommateurs s’organisent, créent des AMAP pour soutenir les agriculteurs en privilégiant le commerce direct sans intermédiaires avides de profits, développent des groupements d’achats associatifs favorisant des circuits courts moins énergivores, redynamisent des commerces locaux. Les gens se rencontrent, échangent, tissent des liens durables, se rendent solidaires les uns des autres. N’est-ce pas là, un avenir prometteur et plus ambitieux pour nos enfants ?

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