Prise de parole d’Eva Pedrocchi, porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts 90 à l’occasion du rassemblement en soutien au peuple palestinien

samedi 24 novembre à 14h30, place des Fontaines, faubourg de France, Belfort

« Si nous sommes rassemblés aujourd’hui c’est parce que nous refusons de considérer la situation proche-orientale comme inéluctable. Nous refusons de perdre espoir car le mot fatalité n’est pas dans notre langage.

Espoir dans une paix juste et durable en Palestine.

Nous sommes aujourd’hui rassemblés parce que notre espoir, notre soutien et notre détermination sont intactes pour porter la reconnaissance de la souveraineté et l’indépendance de l’État de Palestine.

Aujourd’hui, la reconnaissance de cet État est posée. La France et l’Europe ne peuvent se renier. L’Etat palestinien doit devenir le 194e État reconnu comme faisant partie de l’ONU. En demandant d’entrer à l’Organisation des Nations Unies, la Palestine interpelle la responsabilité de la communauté internationale. Le statu quo n’est pas acceptable. Il ne tient pas compte de la primauté du droit et de la légalité internationale incarné par le plan de partage de 1947 et la résolution 181. C’est cette résolution n°181 qui assure, aujourd’hui encore, les conditions de légitimité internationale qui garantissent le droit du peuple palestinien à la souveraineté et à l’indépendance.

L’établissement de l’État de Palestine dans ses frontières de 1967 avec Jérusalem Est pour capitale est la seule issue possible pour la paix et la coexistence des deux États d’Israël et de Palestine.

Mais ne nous voilons pas la face, l’édification de cet État, même reconnu par la communauté internationale sera difficile. Les Israéliens en occupant la Cisjordanie l’ont transformé progressivement en un gruyère d’implantations imbriquées dans des terres palestiniennes. Les quartiers arabes de Jérusalem sont cernés de constructions qui empêchent toute possibilité d’envisager une entité autonome palestinienne dans la capitale. La responsabilité d’Israël dans la région et la colonisation des terres depuis la guerre de 1967 lui donne des obligations particulières envers l’État de Palestine. La colonisation des terres devra cesser, le mur détruit, la question des réfugiés réglée.

Je voudrais terminer par quelques mots extraits du discours du Président Sadate, discours et propos de paix tenus devant la Knesset en 1977, il y a 35 ans presque jour pour jour et qui sont encore malheureusement d’une grande actualité face à l’inextricable situation actuelle :

« Toute vie perdue dans la guerre est celle d’un être humain, qu’il soit arabe ou israélien.[…] Les enfants qui sont privés des soins de leur père sont les enfants de chacun d’entre nous, en terre arabe ou en Israël, et nous avons le grand devoir de leur donner un présent heureux et un bel avenir. [nous pourrions ajouter aujourd’hui que tout enfant Palestinien qui perd la vie dans des bombardements israéliens sont les enfants de chacun d’entre nous]

Je vous dis, en vérité, que la paix ne sera réelle que si elle est fondée sur la justice et non sur l’occupation des terres d’autrui. Il n’est pas admissible que vous demandiez pour vous-même ce que vous refusez aux autres. […] vous devez abandonner une fois pour toutes vos rêves de conquêtes.

La Paix n’est pas une manifestation de slogans qui la réclament afin de défendre des convoitises ou de dissimuler des ambitions. La Paix, dans son essence, est opposée à toutes les convoitises et toutes les ambitions. »

Europe Ecologie – Les Verts du Territoire de Belfort, tient aujourd’hui par sa participation à ce rassemblement à montrer sa solidarité et son attachement fondamental aux valeurs de paix et de justice pour un État Palestinien souverain et autonome et la coexistence avec l’État d’Israël, gages d’un Proche-Orient et d’un monde durables. »

Eva Pedrocchi, porte-parole EELV 90