CR réunion VNF du 4/10/2012 à Vesoul : Projet du canal grand gabarit

 

Six militant(e)s EELV 70 ont assisté à la réunion de présentation du débat public « Projet de canal grand gabarit » Saône-Moselle Saône-Rhin à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Haute-Saône, organisée par VNF (Voies navigables de France).

 

Très vite, Michèle DURAND-MIGEON s’est inquiétée de l’annulation de la réunion prévue préalablement à BESANÇON à laquelle les conseillers régionaux auraient souhaité assister. VNF a répondu que le calendrier était validé par le préfet de la région LORRAINE, coordinateur du projet de débat public.

Haute-Saône Nature Environnement s’est inquiété de cette forme de réunions préalables ne respectant pas les formes des débats publics. VNF a répondu que la Commission nationale du débat public avait accepté ce genre d’informations préalables car le domaine des grands canaux était moins connu par la population que les autres types de grandes infrastructures.

Le président de la CCI s’est énervé de voir une réunion d’information économique et technique déjà polluée par des écologistes !

Les représentants de VNF ont ensuite déroulé leurs argumentaires à plusieurs voix, la plupart semblant mal à l’aise et peu convaincus par ce qu’ils énonçaient, à l’exception du cadre supérieur de VNF.

Au niveau géographique, pas encore de tracés mais deux objectifs : relier Saint-Jean-de-Losne à Neuves- Maisons, de la Saône à la Moselle, et relier Saint-Jean-de-Losne à Mulhouse, de la Saône au Rhin.

Au niveau politique, la relance des projets fluviaux à grand gabarit met en avant la loi issue des conclusions du Grenelle de l’Environnement pour la sobriété énergétique, d’une part, et la politique européenne de transports intermodaux alternatifs à la route, d’autre part.

Au niveau commercial, le transport de conteneurs en grandes quantités est l’espoir de VNF, bien que ce trafic reste très minoritaire dans le transport fluvial alors qu’il s’est accru considérablement dans les autres modes de transport. Le grand rêve reste de détourner vers le port de MARSEILLE une partie du trafic d’Allemagne du sud chargé et déchargé à ROTTERDAM et ANVERS. Mais l’intérêt pour les entreprises des régions traversées n’est pas mieux perçu ou ressenti, malgré des propositions de ports multimodaux avec zones logistiques et des moyens de transbordement modernisés.

Au niveau technique et écologique, le problème principal est celui de la ressource en eau. VNF annonce donc des nouveautés conceptuelles originales :

1 – Ne plus réaliser les canaux dans le lit majeur des cours d’eau pour ne pas les perturber, ni même dans les zones inondables ou humides pour respecter leur rôle dans la biodiversité ;

2 – Il faudrait donc pomper de l’eau dans les fleuves en aval de chaque canal et créer des bassins de retenue à proximité des seuils à franchir. Les surfaces naturelles consommées concerneraient moins les fonds de vallées inondables mais 1200 hectares par section de 100 km de canal ;

3 – Il faudrait économiser au maximum les réserves en eau par une étanchéité massive des canaux (particulièrement en zones karstiques) et en stockant les débits des éclusées dans des bassins à proximité de chaque écluse pour les repomper vers l’amont (pourquoi pas grâce à de l’énergie fournie par des éoliennes !).

Plus écolo que VNF, tu meurs !

Sur ces bonnes résolutions, le rédacteur a quitté la salle, convaincu que cette étude ne déboucherait heureusement sur rien de concret, compte tenu des investissements considérables à mobiliser.

 Alain ROPION

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