Présence du loup en Franche-Comté : anticiper !
Suite aux attaques de loup observées en 2011 dans le Doubs, notamment dans le secteur de Chapelle d’Huin sur les troupeaux ovins de Thierry Maire, et devant l’inexpérience, voire l’inertie des moyens mis en place pour diminuer l’impact de ce prédateur, le mouvement Europe Écologie Les Verts a proposé la mise en place d ’un groupe réunissant outre des adhérents et sympathisants du parti,des experts de terrain et spécialistes du Canis Lupus issus du monde associatif.
Ce groupe a pris l’initiative d ’instaurer un espace de dialogue, visant à réfléchir et à proposer ensemble des actions d’anticipation en vue de l ’arrivée du loup dans les années à venir. La prévention et l’information tiennent une place essentielle dans la conduite à tenir en cas d’installation durable du loup sur le territoire franc-comtois. Un accompagnement des éleveurs de la part des structures collectives (Services de l’État, Région, Chambres d’agricultures, syndicats,…) pour la mise en place de mesures de protection est donc indispensable.
Les membres du groupe de travail EELV sur le loup ont récemment rencontré M. Maire avec la volonté de comprendre et de mieux connaître le milieu agricole, première victime du loup lorsque les troupeaux ne sont pas protégés. L ’objectif était bien d ’échanger sur les expériences et les moyens à mettre en œuvre pour qu’une cohabitation entre les prédateurs et l’élevage soit possible. En aucun cas nous ne pouvons affirmer une incompatibilité entre les espèces animales et humaine au vu des expériences des pays voisins.
De ce point de vue, nous ne nous retrouvons pas dans les propos récemment tenus par José Bové et nous rappelons qu’il est stipulé dans la Convention de Berne que chaque signataire (dont la France), « encourage l’éducation et la diffusion d’informations générales concernant la nécessité de conserver des espèces de la flore et de la faune sauvages ainsi que leurs habitats » et que « toutes formes de capture intentionnelle, de détention et de mise à mort intentionnelle » sont interdites formellement. Le loup, dont la population augmente légèrement chaque année en France grâce aux programmes de conservation des espèces, reste une espèce menacée selon les critères de l’UICN.
EELV et les membres du groupe de travail sur le Loup en Franche-Comté se félicitent de l’évolution favorable des mentalités concernant l’acceptation de la mise en place de mesures de protection dans les zones de passage ou d’occupation du loup, et regrettent les discours caricaturaux sur l’éradication d’une espèce plutôt que sur la mise en œuvre de conditions de cohabitations convenant au plus grand nombre.