Les femmes, premières cibles des politiques d’austérité en France et en Europe

En cette journée du 8 mars de lutte pour les droits des femmes, l’égalité entre les femmes et les hommes demeure largement inachevée malgré les lois, les dispositifs publics et les campagnes de sensibilisation. Les salaires des femmes sont toujours inférieurs de 20 à 27 % à ceux des hommes. Cette situation reflète des parcours professionnels différents selon les sexes et des discriminations persistantes : 80 % des emplois précaires sont occupés par des femmes et le plafond de verre demeure une réalité. 81 % des emplois à temps partiels sont occupés par des femmes souvent de manière subie. Enfin, le taux de chômage des femmes est de 2 points supérieur à celui des hommes. En Franche-Comté, la situation des femmes est pire qu’ailleurs en France sur tous les tableaux (taux d’activité, temps partiels, travailleuses pauvres)*
Les réponses néolibérales à la crise se traduisant par des politiques d’austérité menées en France et en Europe par des gouvernements conservateurs aggravent encore cette situation. Les coupes sombres réalisées dans les services publics et la protection sociale touchent en effet plus particulièrement les femmes. Les attaques frontales aux droits conquis du travail renforcent leur vulnérabilité sur le marché du travail. Précarité, chômage, temps partiels subis ou chômage partiel, licenciements abusifs, harcèlements de différentes natures sont le quotidien inacceptable de bon nombre de nos concitoyennes notamment dans notre région.
Ces mesures d’austérité augmentent en outre la vulnérabilité des femmes à la violence de genre en mettant en cause leur autonomie économique.
Pour défendre et faire appliquer les droits conquis comme les droits à conquérir, Europe Écologie Les Verts préconise la mise en place d’un ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Sa priorité sera entre autre la mise en application de l’article 99 de la loi du 9 novembre 2010 sur les pénalités applicables aux entreprises en cas de non-respect de l’égalité professionnelle. L’introduction d’une clause d’égalité salariale obligatoire pour tout marché public ou toute aide publique aux entreprises et réserver l’exonération de cotisations sociales aux emplois en CDI de plus de 30h/semaine. Il s’agit également de lutter contre les stéréotypes de genre dès l’école et au niveau de l’orientation professionnelle, d’organiser la mixité des emplois. Enfin, mettre en place une véritable politique d’articulation des temps de vie en liant la tendance à la réduction du temps de travail avec une campagne de sensibilisation au partage des tâches domestiques.
* Source : publication INSEE :« Femmes en Franche-Comté: vie familiale et situation professionnelle en Franche-Comté », L’essentiel, n°122, juin 2010.

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