Barrage de Belo Monte : Alstom doit se désengager !
Le 1er juin dernier, le gouvernement brésilien de Dilma Rousseff a autorisé le consortium Norte Energia à débuter les travaux de construction du barrage de Belo Monte, barrage parmi les plus controversés au monde. Ce projet avait notamment entraîné la démission en mai 2008 de notre collègue Verte Marina Silva, alors ministre de l’environnement dans le gouvernement de Lula et qui a obtenu près de 20% des voix lors de l’élection présidentielle de septembre 2010.
La construction de ce barrage entraînera l’exil forcé de plus de 16 000 personnes en raison de l’inondation d’une zone de 500 km² sur les berges du Xingu. Cette zone recouvre notamment le bassin de vie d’une communauté indienne, les Kayapos, qui seront une nouvelle fois chassés de leur terre. Certaines parties de la rivière seront asséchées, détruisant les stocks de poissons dont vivent les indiens. Ce barrage condamne purement et simplement ce peuple à disparaitre !
Par ailleurs, la création d’un lac artificiel d’une telle taille aura des conséquences climatiques non négligeables. Enfin, l’arrivée massive de travailleurs et de leurs familles, – environ 100 000 selon le gouvernement – va totalement déstabiliser le tissu social local, encourager la pression foncière et donc aggraver la déforestation.
Bien entendu, une telle opération aura des avantages financiers non négligeables pour quelques entreprises. Alstom a signé un contrat d’environ 500 millions d’euros avec Norte Energia pour la fourniture des turbines qui seront produites à Belfort. Alstom sera à la tête d’un consortium regroupant les compagnies Voith (allemande) et Andritz (autrichienne). Alstom s’engage pourtant sur son site internet : « Dans tous ses pays d’implantation, le groupe agit auprès des communautés et collabore avec ses partenaires locaux pour des projets de développement durable centrés sur les technologies de demain, la formation, la création d’emplois et la préservation de l’environnement. »
La production d’énergie renouvelable ne peut pas être un alibi dans une course permanente au profit immédiat. Il s’agit ici d’une nouvelle démonstration d’écoblanchiment à laquelle Alstom ne peut pas se joindre.
Les écologistes du monde entier se battent depuis des années auprès des Kayapos et des associations locales. Europe Écologie Franche-Comté demande donc avec insistance à Alstom de renoncer à ce contrat. Il en va de la crédibilité des engagements du groupe en matière de développement durable.
1: http://www.alstom.com/fr/Developpement-durable/Un-engagement/communautes-locales/