Accueil Actus VIA BASTIA café citoyen : éthique et politique

VIA BASTIA café citoyen : éthique et politique

Éthique et politique

Café citoyen 06-11-2015

 

Pourquoi parle-t-on aujourd’hui d’éthique et de politique ? Ouvrez donc les journaux, tous les jours ont leurs lots d'affaires locales, nationales ou internationales. Est-on plus corrompus aujourd'hui qu'hier, sommes-nous plus informés ou la situation sociale rend elle moins   acceptable la corruption ?

Le rôle des Médias indépendants est important, on l'a vu dans l'affaire CAHUZAC où seule l’agence Médiapart a diffusé les informations concernant le ministre qu’aucun des grands groupes de presse n'a relayé.

 

La financiarisation de la société et la mise en concurrence des entreprises sans aucune croissance réelle rend le combat pour obtenir des marchés plus féroce.

La corruption, la fraude et le mensonge nous est également insupportable alors qu'une partie toujours plus grande de la population est dans la précarité. De plus dans la plupart des cas il s'agit de fonds publics ou de santé publique.

 

Parler d'éthique et de politique n'a rien avoir avec une critique de la norme ou d’obligations morales qui étoufferaient notre liberté. Nous savons qu'il faut souvent transgresser la norme pour ne pas accepter justement la société comme on nous la sert tous les matins. Nous ciblons ici la corruption, la prise illégale d’intérêt, le clanisme c'est à dire tous les préjudices financiers et moraux subis par la population.

 

Pourquoi aussi parler de cette question qui entraîne le dégoût et la désillusion ? Affirmer « tous pourris » suffirait il à construire un projet politique ? C'est justement parce que l'on ne veut pas contribuer à l’avènement du front national ou autres fascistes en puissance qu'il nous faut affirmer avec vigueur qu'il n’existe aucune fatalité à la corruption, à la grande fraude, et au détournement de fonds publics pour peu que les citoyens s’intéressent à la « moralisation » de la vie publique.

 

Il existe pleins d'expériences et d'idées qui appliquées à la Corse permettraient de dépasser le fatalisme de la déliquescence de la société et l’extrême coupure entre les citoyens et les élus carriéristes :

 

1-Mettre en place la prévention des conflits d’intérêts :

L’idée est celle d'un registre public des rencontres entre les élus et les entreprises ou lobbyistes qui permettrait de lutter contre la collusion entre entreprises privées et les élus. La mise en place de ce registre participerait avec d'autres mesures telle que la collégialité dans la signature des contrats, à améliorer la transparence de la vie publique.

 

2- Promouvoir le non-cumul des mandats dans l'espace et le temps (limitation du nombre à 2) et limiter les fonctions exécutives et du cumul des indemnités.

 

3-Aligner les règles déontologiques des élus à celles des fonctionnaires (casier judiciaires N°2 vierge, devoir de probité, pas d'infractions fiscales)

 

4- Formaliser la transparence avec les entreprises qui traitent avec les collectivités publiques : pas de marchés publics sans connaissance des identités des personnes avec qui l’ont traitent (connaissances des associées des sociétés titulaires de marchés public, pas de société qui directement ou indirectement ont leur siège dans les paradis fiscaux).

 

5- Protéger les lanceurs d’alerte : Les lanceurs d'alerte révèlent les dérives des pouvoirs, les protéger et les soutenir est indispensable. Si les lois de 2007 et 2013 leur donne un statut (2007:Protection des lanceurs d'alerte dans les entreprise

2013 La « loi contre la fraude fiscale et la grande délinquance économique et financière » permet le signalement et la prévention de la corruption. La loi MACRON en introduisant les secrets des affaires pénalise la divulgation d'information à valeur économique.)

 

6-Exiger un renforcement du contrôle de légalité en lui donnant les moyens nécessaires à son exercice en particulier en matière d'urbanisme pour éviter l’insécurité juridique.

 

Hélène Sanchez EELV