Transformer le Commissariat de l’ONU en un véritable HCR : Humain Commissariat pour les Réfugiés
Le 13 septembre 2015 Dominique Taddei.
Agir local, et penser global : au-delà des actuelles urgences humanitaires absolues en Europe, la question des réfugiés est évidemment une question mondiale, qui relève depuis ses origines en 1946 de l’Assemblée Générale de l’ONU. Elle est aujourd’hui très insuffisamment traitée par le Haut Commissariat de l’ONU, qui demeure fondamentalement une structure post-coloniale, dans son approche restrictive du droit d’asile, défini de façon individuelle, au cas par cas, sélective et finalement considéré comme dérogatoire à l’interdiction de franchir les frontières. De plus, celle-ci s’est illustrée par des comportements complices gouvernements oppresseurs dans diverses circonstances, particulièrement en Guinée, en Egypte ou en Afghanistan.
Il faut donc que sans délai la prochaine AG décide la transformation du HCR actuel, en vue de dépasser la Convention de Genève de 1951 et le Protocole de New York de 1967, afin de reposer sur la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, particulièrement sur son article 14, al. 1er : « Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays », mais d’abord sur son article 13 : « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays », évident droit préalable à celui d’exercice du droit d’asile. Ainsi, le droit de partir précède le droit de rester et devrait interdire les politiques de retours forcés.
Il s’agit de favoriser l’ouverture des frontières, en aidant concrètement les victimes de toutes les persécutions, à la fois matériellement (politiques sociales d’urgence et aides à l’insertion), et symboliquement (reconnaissance de leur cause et soutien politique).
En conséquence de quoi :
- le Guide de 1979 des « procédures et critères à appliquer pour déterminer le statut de réfugié » devra être immédiatement remplacé ;
- Le budget du nouveau HCR doit être directement assuré par le budget général de l’Onu et non plus par des contributions volontaires des pays membres de la Triade, qui se trouvent être juges et parties.
- La fonction de Haut Commissaire devrait cesser d’être un quasi monopole d’un ancien homme politique européen.
- L’exercice de la fonction devrait désormais être collégial et transparent.
- Un Conseil des ONG, dont le financement ne dépendrait pas de lui, devrait exercer un rôle permanent.