Première intervention de Julia au conseil municipal d’Aiacciu
Intervention de notre élue au conseil municipal d’AIACCIU du lundi 26 Mai sur la question du fioul Lourd et l’alimentation en Gaz de la Corse. Proposition d’amendement à la motion de Laurent Marcangeli et José Philippi
Même si le niveau d’intervention de cette motion est un peu hors cadre, compte tenu du fait que la compétence en la matière ne permet pas de donner à cette motion, une valeur décisive concrète et réelle sur l’avancée de ce dossier, je ne peux qu’apprécier l’intérêt porté par cette assemblée sur une question assez cruciale pour la santé de la population, mais aussi dans le domaine économique sur le long terme.
Je déplorerais en revanche que nous nous contentions d’une posture politicienne.
Je défends toujours l’idée que les constats et les revendications n’ont de sens que si elles sortent de la posture et tentent d’être constructives et il me semble en ce sens, opportun d’apporter quelques suggestions à joindre à cette motion et nous positionner monsieur le maire, de façon plus pragmatique sur cette question, et plus proche de la réalité du dossier aussi, que vous n’ignorez pas que nous suivons depuis longtemps.
Le but de cette motion est bien, si je ne me trompe pas, d’adopter collectivement une position politique pour le bien collectif. Cela nécessite en outre, que cette position vise une efficacité dans l’avancée du dossier.
Vous avez choisi de vous positionner par une motion sur la question énergétique et son rôle pour la santé publique. Vous interpellez l’Etat et la collectivité territoriale. En cela, le point 3 que vous suggérez me semble tout à fait pertinent. J’y adjoindrais toutefois une autre demande. Plutôt que de s’immiscer, comme le suggère l’une de vos demandes, dans les marchés passés entre MAN et EDF, demande qui me semble pour le moins inefficace, nous pourrions plutôt suggérer à ce même interlocuteur de « sortir » l’hydraulique du plafond arbitraire des 30 pourcent d’énergie considérées intermittentes (ce qui techniquement n’est pas exact) et ainsi laisser à la Corse la possibilité d’exploiter son potentiel de production énergétique locale et non polluant.
Vous n’êtes pas sans savoir en effet, qu’une loi sur la transition énergétique est en cours et que la loi de décentralisation va vers des schémas régionaux de plus en plus prescriptifs en matière d’énergie. Cela signifie que si les élus Corses, à ma grande joie, sont conscients que la santé de la population est compromise par le modèle énergétique actuel, nous avons là, avec la conjugaison de ces deux lois, l’opportunité de mettre en œuvre et faire intégrer à la future loi, un nouveau modèle pour les Corses (dont l’arrivée du gaz), à la fois protecteur de leur santé mais aussi économiquement soutenable. Puisque vous choisissez d’interpeler la Collectivité territoriale sur ce dossier, nous pourrions plaider pour l’élaboration d’une planification territoriale plus poussée, étudiée et définie, notamment en matière de transition vers des énergies renouvelables, que la Corse est parfaitement en capacité de porter et la loi en capacité d’intégrer. Cela nous permettrait d’envisager, en complément des deux centrales que nous réclamons au gaz, le remplacement des quelques 30% d’énergie importée de Sardaigne, par des énergies propres et du même coup la création de milliers d’emplois relocalisés.
Afin d’être efficaces, et si telle est bien notre volonté, je suggère, plutôt que de nous perdre en considérations et suggestions aléatoires et donc improductives, que nous poussions l’Etat au déblocage du point POLITIQUE qui aujourd’hui freine le dossier. Qui suit ce dossier depuis longtemps sait que c’est une modification immédiate de la PPI afin qu’elle intègre définitivement l’arrivée du gaz naturel en Corse qui fait aujourd’hui défaut, la PPI actuelle conditionnant cette arrivée au projet GALSI. Le projet ayant considérablement évolué depuis et l’arrivée du gaz étant aujourd’hui conditionnée à une barge au large de Bastia ET le projet CYRENNEE pour l’amener jusqu’à Ajaccio. Je vous propose que nous intégrions ce point en amendement à la motion.
En intégrant ces éléments concrets à ce texte, je ne doute pas un seul instant qu’ils soient, si ce n’est écoutés, entendus par les représentants de l’Etat et les acteurs publics ou privés concernés.
Il nous faut si nous avons une vraie et sincère volonté de peser sur la résolution de ce dossier
- Exiger, (en qualité d’élus locaux) de l’Etat, une modification immédiate de la PPI afin qu’elle intègre définitivement l’arrivée du gaz naturel en Corse.
- Suggérer de « sortir » l’hydraulique du plafond arbitraire des 30 pourcent d’énergies considérées intermittentes
- Enfin, Il manque pour évaluer dans le détail, le cout et la capacité de mise en œuvre, une étude complète et objective dont doit découler une planification régionale. Demandons-les.
En conclusion de ces propositions, pour revenir aux compétences qui sont celles de l’assemblée où nous siégeons, et puisque votre motion témoigne d’un souci de santé publique lié à la question énergétique, je rappelle que les communes ont un rôle en matière d’énergie dans des tas de domaines qui, combinés à la demande qui nous occupe aujourd’hui, permettent aussi de protéger nos concitoyens et réduire leur facture énergétique et/ou les dépenses publiques en la matière. De l’isolation des bâtiments à des programmes d’installation panneaux solaires sur les toits pour ne citer que ces deux exemples, ces actions bénéficient aujourd’hui de financements multiples qui permettent de compenser largement les parts d’investissement par les économies réalisées. D’où ma surprise aujourd’hui du choix qui a été le vôtre de geler le programme de réhabilitation énergétique de la caserne Grossetti et que je trouve du coup, aujourd’hui en contradiction avec votre prise de position sur la question énergétique.
Outre cette parenthèse, je pose donc l’espoir que nous étudiions bientôt vos propositions dans ce domaine et lié aux compétences communales, ce qui contribuerait à valider notre souci qui semble partagé, de s’investir dans ce domaine crucial.