Ce que peut faire la Corse pour l’Union Européenne
CE QUE PEUT FAIRE LA CORSE POUR L’UNION EUROPEENNE
Peu de gens savent ce que l’Union européenne a fait pour la Corse, et encore moins ce qu’elle fera dans le futur proche. Sur ce dernier point, le Président de l’Assemblée de Corse indiquait récemment que l’Union européenne investirait 298,3 millions d’euros sur les six prochaines années, soit 1,87% de plus que lors du précédent programme. Fort bien. Sans compter – car ce qui compte ne se compte pas, disait Albert Einstein – tout une série de règles qui protègent notre santé, notre environnement, nos produits, notre économie, notre culture. Et notre paix.
Mais la vraie question est : qu’est-ce que la Corse peut faire pour l’Europe ? J’y ai longuement réfléchi, et il me semble que nous pourrions déjà, en tant qu’île, apporter à ce continent qui se croit vieux et qui s’est longtemps pensé comme le centre du monde, l’expérience vécue de l’altérité. Oui, le monde n’est pas l’Europe, et l’Europe n’est pas le monde, il faudra s’y faire et vivre entouré d’autres qui ne sont pas comme nous. Echanger tout en continuant d’être soi-même. Donner sans s’appauvrir, recevoir des autres, adopter ou refuser selon que l’on apprécie ou pas l’apport. De même, accepter et assumer l’héritage des siens mais aussi en renier ce qui n’est pas –n’est plus ? – acceptable.
La Corse peut aussi apporter à l’Europe, qui se croyait vaste mais qui ne l’est plus, l’expérience de la petitesse et la faire méditer sur le small is beautiful au lieu de poursuivre d’inutiles rêves de grandeur.
La Corse peut encore donner à l’Europe quelques indications sur les techniques de résistance culturelle, car sur ce plan là elle fait presque figure d’exception dans le monde d’aujourd’hui.
Elle peut, bien sur, aider l’Europe à prendre conscience que la mise en œuvre du principe de subsidiarité a besoin, et l’expérience le prouve, pour être efficace d’un investissement sur le temps long en matière de formation à la responsabilité. Ce qui n’est pas une mince affaire, car il ne s’agit pas ici de générer un génie individuel – on a déjà donné ! – mais des équipes de qualité.
Elle peut enfin, fidèle en cela aux propos de Jean-Toussaint Desanti, être une école pour les citoyennetés gigognes de l’Europe de demain par la pratique de ce qu’il nomma si bien « l’ubiquité symbolique » : être de sa famille, de son village, de son île, de l’Europe et du monde tout en étant soi-même.
Toni Casalonga candidats aux élections européennes sur la liste conduite par Michèle Rivasi.