Démission de Gérard Magnin du CA d’E.D.F.
Objet : ma démission du Conseil d’Administration d’EDF
Chèr-e-s ami-e-s,
A l’automne 2014, j’ai été proposé par l’Etat pour siéger au Conseil d’Administration d’EDF dans le collège des représentants de l’Etat.
Nous étions alors dans la dernière ligne droite de la finalisation de la loi relative à la transition énergétique, au terme d’un processus dans lequel je m’étais pleinement impliqué, aux niveaux national, régional et local.
Sans illusion excessive, j’ai eu la faiblesse de croire que cette proposition de l’Etat - que je n’ai jamais sollicitée - visait à rééquilibrer un minimum la composition du CA d’EDF dans le but que l’entreprise réoriente sa stratégie et tire parti des opportunités offertes par la loi pour préparer son avenir dans un 21ème siècle en plein changement. J’ai alors accepté de contribuer à ce défi.
En dépit d’avancées indéniables, la loi sur la transition énergétique se heurte à des contradictions fortes ainsi qu’à des « murs de la pensée » et des intérêts bien compris qui empêchent en réalité de voir l’avenir autrement que sous le prisme du passé et de la nostalgie de retrouver le prestige d’un monde révolu.
Les décisions qui vont être prises ce jeudi par le CA d’EDF (Hinkley Point mais pas seulement) sont lourdes de conséquences pour les décennies qui viennent. Je considère que les rails sur lesquels s’engage désormais EDF, en dépit de quelques infléchissements cosmétiques, portent un préjudice très sérieux à la mise en œuvre des orientations de la loi, avec un effet de cliquet qui portera sur de très nombreuses années
C’est pourquoi j’ai décidé de démissionner et en même temps de reprendre ma totale liberté.
Compte tenu de la proximité qui nous lie, j’ai jugé utile de vous en informer personnellement.
Vous trouverez ci-joint ma lettre de démission qui vient d'être rendue publique.
Bien à vous
Gérard Magnin