Mickael Marie nous parle du livre de Jade Lindgaard \ »Je crise cimatique\ » Il y a près de trois ans, dans un texte remarquable et provocateur, l’historien Jean-François Mouhot comparait notre aveuglement et nos hésitations à agir face au péril climatique à la longue persistance légale de l’esclavage, quelques siècles plus tôt. « Nous nous représentons, écrivait-il, les propriétaires d’esclaves comme des brutes cruelles, sadiques, inhumaines ». Ce faisant, nous négligeons un peu vite qu’à leur époque « l’esclavage semblait tout à la fois normal et indispensable, tout comme le « droit » de posséder une voiture, d’avoir le chauffage central ou de prendre l’avion à notre guise, nous paraissent aujourd’hui parfaitement acceptables ». Provocateur ? Oui. Mais, concluait Mouhot, « si nous ne repensons pas rapidement notre manière de vivre, les générations futures se demanderont dans quelques années comment notre civilisation a pu vivre dans un tel aveuglement moral ». …