Communiqué sur l’intermittence

Le Medef sur une fausse piste ! Une provocation contre les Intermittents qui ne résoudra rien !

Le MEDEF vient, une fois de plus, de procéder à une provocation gratuite, en proposant la suppression pure et simple du statut de l’intermittence et son retour au régime général. Cette posture inacceptable destinée à rigidifier ou à saborder la négociation qui s’ouvre, veut embarrasser le gouvernement et sa majorité. Encore une fois le MEDEF fait de la politique, pas du dialogue social.

Cette attitude est d’autant plus choquante que toutes les autres parties (employeurs du spectacle, syndicats, intermittents, parlementaires, gouvernement, chercheurs …) ont amené sur la table des propositions, dont certaines très audacieuses. C’est l’esprit de responsabilité qui présidait au débat jusqu’à présent. Le MEDEF fait basculer la discussion dans la polémique et l’affrontement. Le MEDEF doit avoir la mémoire un peu courte, car c’est bien cette stratégie d’affrontement qui est à l’origine de la lourde défaite qu’il a subie en 2003, infligée par les intermittents. A l’arrivée, et de l’avis général, la réforme fût bancale et inefficace, source d’iniquité et de  coûts supplémentaires, sans régler aucun des problèmes de fond.

Chacun comprend l’effort de solidarité nécessaire avec toutes les catégories professionnelles touchées par un chômage en augmentation, le besoin de remettre le financement de la flexibilité entre les mains de ceux qui en profitent (notamment les grandes entreprises audiovisuelles et de spectacle …), la nécessité de plafonner les indemnités proches du complément de (bons) revenus. Les propositions de régulation et d’ajustement ne manquent pas. De plus la démonstration est faite aujourd’hui que le poids financier du régime intermittent, pseudo « déficit », est loin d’être celui que le MEDEF agite comme un chiffon rouge.

Pour les écologistes, l’heure n’est plus à la provocation, ni à la politique de la chaise vide des différentes organisations patronales ou salariées. L’heure est  au dialogue, à la recherche de solutions concrètes et correctes assurant la pérennisation du régime, maintenant les droits essentiels, favorisant la permanence artistique tout en diminuant la précarisation des salariés.

Nous sommes convaincus que les conditions dans lesquelles le spectacle va désormais évoluer sont en pleine mutation. La croissance du secteur culturel se termine (de 3,5 à 3,2% du PIB entre 2005 et 2011, source rapport IGF/IGAC. Spectacle vivant : indice de Chiffre d’Affaires en baisse de 2 à 9% sur les 9 premiers mois 2013, source INSEE) : cela pourrait générer des effets inattendus, voire dévastateurs, sur le marché de l’emploi du spectacle. Ces effets ne pourront être atténués socialement et financièrement, que par un système intelligemment et démocratiquement  négocié.

La discussion autour de la table de négociation doit être marquée par la volonté d’aboutir au mieux des intérêts de l’emploi, de la solidarité interprofessionnelle, du développement du secteur porteur d’emplois qu’est le spectacle. La responsabilité, le paritarisme, l’écoute, l’innovation et le dialogue social sont les outils qui permettront de résoudre ces équations complexes.

Stéphane Bigata, membre du Bureau de la Commission Culture EELV

Pascale Bonniel Chalier et Hervé Pérard, co-Présidents de la Commission culture EELV Téléphone 06 74 19 24 62

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