La culture : un chantier public à ne pas négliger !

Communiqué à l’attention des organisations professionnelles

 

Le 13 janvier, les artistes et les acteurs culturels se sont mobilisés partout en France dans le cadre d’une manifestation « l’art en campagne ». Lors des BIS de Nantes et de la marche du 10 février dans différentes villes, ils ont dénoncé la baisse du budget du Ministère de la culture et leurs inquiétudes vis à vis de la réforme du protocole UNEDIC à venir.

Les écologistes ont apporté leurs soutiens et participé à ces mobilisations. Ils entendent le profond désarroi des artistes et des professionnels de la culture. Partout en Europe, les budgets publics dédiés à la culture décroissent dans un contexte que l’on ne saurait réduire à une crise économique et financière, mais qui est, en réalité, une crise profonde de société. Plus que jamais, il faut réaffirmer que nous avons tous et toutes plus que besoin des artistes et des diffuseurs de culture.

Certes, il est toujours bon de rappeler que le secteur culturel toujours en croissance représenterait, selon les sources, 3, 5% du PIB européen et prés d’un million d’emplois salariés et non salariés en France. Mais le secteur ne peut se contenter de vouloir contribuer à la sacrosainte croissance. Nous avons trop longtemps perdu de vue ce qui nous rassemble dans ce champ d’actions et légitime des politiques publiques offensives et volontaristes. La reconnaissance et la dignité des personnes, le dialogue interculturel, l’émancipation des individus et la formation de l’esprit critique, le développement de la sensibilité individuelle et collective, autant de nécessités vitales pour chacun-e et pour nos communautés que l’on ne doit pas abandonner aux logiques de marché et à la loi du plus fort !

Les écologistes sont ainsi opposés à la baisse des moyens publics dédiés à la culture et regrettent, depuis 2012 et cette année encore, le choix du gouvernement de baisser un budget national déjà très faible.

Dans ce contexte, les écologistes, fédéralistes et régionalistes ne sont pas opposés de la possibilité de délégation de l’Etat aux Régions et aux EPCI prévue par la loi de modernisation de l’action publique, à condition que l’expérimentation soit consensuelle avec les personnels et très encadrée, sous condition de réversibilité et de non désengagement financier de l’Etat sur le territoire concerné. Cette délégation ne saurait s’apparenter à un renoncement des pouvoirs publics mais plutôt à un rapprochement de la décision publique des citoyens.

Il est aussi urgent d’inscrire la culture dans la campagne des élections municipales alors que les communes et les intercommunalités sont devenues les 1ers financeurs publics de la culture en France ; nous apporterons notre soutien aux débats culturels locaux dans ce cadre.

Nous serons, comme nous l’avons été dans le passé, au plus prés des revendications des intermittents lors des prochaines négociations du protocole UNEDIC considérant que la solidarité interprofessionnelle fait sens dans ce contexte. Nous en appelons par ailleurs à la solidarité intraprofessionnelle en dénonçant les inéquités de moyens pour les équipes artistiques et les abus du star system, notamment les montants de salaires abusifs dans différents secteurs culturels, particulièrement dans le cinéma.

Conscients qu’un chantier complexe est à venir, nous  souhaitons prendre part à toutes les réflexions collectives pour mettre en oeuvre des dispositifs concrets permettant de lutter contre la précarité et de développer les emplois, en faisant appel aux solutions concrètes de l’économie sociale et solidaire.

 

Pascale Bonniel Chalier & Hervé Pérard, co-présidents de la Commission culture EELV

Contact : 06 74 19 24 62 – 06 70 06 93 30

 

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