Carnet de campagne du 1er juillet

Hier fut une journée particulière dans cette campagne :

– La fin du faux suspens, savamment entretenu, de la candidature (enfin) de Madame Le Pen et cette impression désagréable d’un jeu médiatique, d’un plan de carrière et moi prise dans le tourbillon des réponses à cette injonction : alors vous allez faire alliance ? Comme si cette candidature changeait quelque chose aux politiques que l’on devrait ou non mener, comme si cette nouvelle changeait quoi que ce soit au fait que la région a un besoin impérieux d’écologie, de solidarité et d’égalité… Non Madame Le Pen vous ne changerez pas notre programme d’un pouce et non nous n’irons pas aux abris par votre simple présence. C’est au contraire avec pugnacité que je porterai notre programme et nos propositions. C’est avec énergie que tous les militants porteront haut nos couleurs.

– La visite d’agriculteurs et de pêcheurs qui cherchent des solutions pour diminuer leurs consommations d’énergie et de produits chimiques. Cette musique lancinante : on ne comprend pas pourquoi « les autres » ne veulent pas changer leurs pratiques, c’est plus rentable, plus sûr et moins dangereux pour nous. Une résistance au changement mais surtout un manque de politiques publiques ambitieuses pour accompagner le changement de ces pratiques. J’ai écouté, j’ai noté. Notre programme sera beau Madame Le Pen.

– Et puis ce retour dans le train, une demie heure de retard à l’arrivée en gare. Une femme à côté de nous interpelle le contrôleur : « je ne suis pas d’accord avec ce que vous avez fait cela m’a choquée ». Le contrôleur sur la défensive lui répond « devoir » et « consignes ». On comprend au bout d’un moment, alors que la conversation est tendue mais que la femme ne lâche rien : « non, ce n’est pas le job de la SNCF ». On comprend que le train comprenait une vingtaine de personnes, probablement migrantes. Le contrôleur ne les a pas contrôlés, ils a juste appelé la police. Et cette femme s’insurge: votre boulot était juste de contrôler leur billet par leur identité. Elle n’est pas militante, pas politisée dit elle. Juste une citoyenne qui travaille à mi-temps à Calais et prend le train tous les jours.

Merci à cette dame, merci pour ces rencontres, je ne vous dirai pas combien ce jour là dans ce train là, elle m’a fait du bien et renforcée dans cette idée : si le fascisme est à nos portes, les résistances et les résistants sont là, habitants de la région, fiers et hospitaliers, solidaires et humains.

Sandrine Rousseau

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