Accueil Thématiques Transport et mobilité Rail Aide régionale complémentaire à la mobilité professionnelle quotidenne des salariés (Mobillico)

Aide régionale complémentaire à la mobilité professionnelle quotidenne des salariés (Mobillico)

Portrait Sandra Renda

Intervention de Sandra Renda 

Monsieur le Président, chers collègues, favoriser l’accès au transport pour tous, encourager l’usage régulier du train et pouvoir laisser sa voiture au garage est une priorité écologique et sociale. La voiture coûte cher, le prix de l’essence qui avait déjà augmenté de 40% en dix ans s’envole à nouveau, et la rareté de la ressource provoquera fatalement très prochainement des hausses dramatiques pour les foyers les plus modestes. 20% des familles n’ont pas de voiture. C’est le mode de transport le plus polluant et le plus énergivore avec le transport aérien.

Cette mesure était un engagement de campagne et très fortement attendu car il faut parfois parcourir des kilomètres pour se rendre à son travail. Le seul coût du transport finit par enrichir les raffineries de Total, les péages autoroutiers et rarement le panier de la ménagère.

En Eure-et-Loir, on les appelle les navetteurs : ceux qui régulièrement se lèvent tôt le matin au pas cadencé du train les conduisant de Dreux, Nogent, Chartres... jusqu’à Paris. Vous avez ces mêmes travailleurs délocalisés dans d’autres villes de la région Centre qui tous les jours parcourent le rail. Si la motivation n’est pas toujours au rendez-vous, le fait de travailler sur Paris ne semble pas pour autant un choix.

La durée du trajet, parfois très allongé par des retards récurrents, et le coût du transport ne rendent pas toujours pertinent le choix du train. C’est pourquoi seule ue politique de remboursement de frais de transport intéressante rendrait plus attractif ce moyen de transport et éviterait la voiture en solo.

Si la qualité de vie n’a pas de prix, le train en a un !

Ainsi pour Chartres-Paris en seconde classe, sur un abonnement mensuel de 324 €, l’employeur rembourse 50% soit 162€, sur les 162 € restant la Région prendra en charge 87 €, soit à la charge du salarié 75 €. Le coût unitaire du trajet réellement à la charge du salarié reviendra à 2 € environ, ce qui lui permettra ainsi de dégager plus de pouvoir d’achat pour un dur train de vie. 

Voilà une bonne raison de vous faire aimer le train si bien que les étudiants eux aussi voudraient bénéficier d’une telle mesure sociale , si bien que les chômeurs aussi voudraient équitablement bénéficier de cette mesure, si bien que les artisans commerçants aussi voudraient économiquement bénéficier de cette mesure, si bien que les VRP aussi voudraient que cette mesure leur soit applicable en sus de leur abattement de 30% forfaitaire, si bien que le coût d’une telle mesure finira par devenir exponentiel, victime de son succès !

Terminus, tout le monde descend ! Car le budget régional estimé en 2012 pour cette mesure à 6 millions d’euros ne pourra pas réenchanter ce rêve de transports collectifs pour toutes les années suivantes face à l’asphyxie des finances, face au désengagement permanent de l’État et au recul des services publics...

Alors comment avec un budget contraint continuer à faire bénéficier 8 000 personnes aujourd’hui concernées par ce dispositif, 10 000, 12 000 dans quelques années ? 

L’avis de notre groupe est que le choix politique majeur, déterminant, est l’abandon du financement des transports polluants, les gaspillages d’argent, de territoires, de biodiversité, liés aux projets de TGV sur lignes nouvelles.

Les écologistes estiment que l’urgence des moyens doit avant tout se concentrer au profit de ceux qui triment dans les transports. Les classes populaires ne doivent pas être sacrifiées au détriment d’un élitisme à grande vitesse. L’amélioration de l’offre et de la qualité des transports existants restent la priorité des écologistes de la région centre.

Nous vous présenterons un amendement pour que les abonnés effectuant un trajet aller supérieur à 150 kilomètres perçoivent la même aide complémentaire que ceux effectuant un trajet aller d’exactement 150 kilomètres.

 

Session des 20 et 21 Octobre 2011
Icône fichier PDF

Rapport : Aide régionale complémentaire à la mobilité professionnelle quotidenne des salariés