[C-Presse] Doux : il est urgent de construire un plan avicole durable !

Le tribunal de commerce de Quimper a rendu hier sa décision : le pôle frais est liquidé.
Les repreneurs ont jusqu’au 10 août pour déposer leurs offres. La poursuite de la période d’observation ne concerne que la partie des poulets congelés.

 

C’est une très mauvaise nouvelle pour tous les acteurs de la filière – et en premier lieu les salariés et agriculteurs – qui vient malheureusement confirmer les grandes inquiétudes qui entouraient cette décision.

Le démantèlement du groupe, pour garder que la partie la plus profitable, est révoltant. En effet, le groupe Doux, a sous-investi de manière chronique dans le frais. Dans notre région, le site de Laval spécialisé dans le frais est lourdement touché par ce rendu : ce sont une centaine d’éleveurs mayennais et salariés qui se retrouvent dans une situation plus que délicate, ne sachant pas si leurs créances se verront payées.

 

Doux, ce mastodonte français, a été fragilisé du fait de son implantation au Brésil. Il s’est fait prendre à son propre jeu. Le dumping organisé et subventionné par l’Union Européenne de produits bas de gamme dans le Sud arrive au bout de sa logique. La concentration et le quasi-monopole de multinationales sur le marché mondial ne permet plus de prémunir les grands groupes de difficultés.

 

C’est tout un système auquel il est urgent de s’attaquer, sans quoi nous serons malheureusement confrontés à ce type de situation à l’avenir. Il nous faut réorienter radicalement notre modèle agricole qui produit du bas de gamme à perte pour importer des pièces à haute valeur ajoutée. Il est crucial qu’au niveau Européen, national et régional les aides publiques favorisent cette reconversion pour un plan avicole durable, seule solution pour sauver nos emplois et notre agriculture.

 

Jean-Philippe Magnen
Président du groupe Europe Ecologie Les Verts Conseil régional Pays de la Loire

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