[BP2015] Matthieu Orphelin presente le rapport Education et apprentissage

MO

Monsieur le Président, Chers collègues,

 

Nous avons souhaité que le budget 2015 de la Commission éducation et apprentissage soit marqué par la continuité de nos engagements, par la responsabilité -dans un contexte à la fois budgétaire et économique très tendu- mais aussi par la place accordée à la lutte contre toutes les formes de discriminations, notamment sociales et territoriales.

 

J’ai présenté hier plusieurs pistes d’actions pour avancer ensemble sur le vivre-ensemble suite aux événements du début d’année. Je n’y reviens donc pas aujourd’hui.

 

L’éducation et la formation doivent être plus que jamais le cœur de notre politique et c’est là que nous devons porter la plus forte ambition.

  • Nos engagements sur l’investissement

L’investissement restera en 2015 à un niveau élevé avec 156 M€ pour poursuivre la mise en œuvre de notre plan d’investissement avec des chantiers emblématiques dont la pose de la première pierre du nouveau lycée de Carquefou mais aussi le déploiement de nos priorités dans les établissements existants. Avec les crédits votés aujourd’hui, nous pourrons cette année engager études et travaux d’accessibilité dans 51 lycées, rénover plus de 2000 places d’internats et en construire 220 nouvelles, passer 2 nouveaux lycées aux énergies renouvelables et diminuer la consommation d’énergie de plus de 25 % dans 14 établissements. Le budget dédié aux CFA est quant à lui, en hausse sensible de près de 13 % par rapport à 2014 pour permettre la montée en charge de plusieurs projets d’ampleur dont celui de l’Université Régionale des Métiers et de l’Artisanat des chambres de métiers.

Nous vous proposons de voter aujourd’hui 5 millions d’euros de crédits financiers pour lancer toutes les études nécessaires à la construction de futurs lycées ou extensions des établissements existants en Loire Atlantique et en Vendée. Quatre zones ont été étudiées en détail en associant l’ensemble des acteurs et des élus :

  • Nort-sur-Erdre où la pression démographique est exceptionnelle et largement au-dessus de toutes les prévisions ;
  • Saint-Gilles-Croix-de-Vie, qui attend un lycée public depuis plus de 30 ans avec des temps de transport inacceptables pour certains jeunes ;
  • Pontchâteau, où le lycée professionnel existant est aussi à rénover ou reconstruire ;
  • Aizenay et le nord-ouest de l’agglomération de la Roche sur Yon, avec là aussi une progression démographique soutenue et constante.

Nous travaillons aussi sur les autres secteurs en tension (Les Herbiers, Montaigu, Pornic) ou à observer (Le Sud-Loire, Bouaye).

Nos décisions seront annoncées dans les prochains jours. Ouverture des premiers lycées donc à la rentrée 2019 ou 2020.

Nous continuons aussi la réflexion sur les autres territoires où, certes la poussée démographique est moins forte mais où des besoins particuliers peuvent émerger. Ainsi, je rencontrerai les acteurs politiques et éducatifs de ces territoires (Maine et Loire, Mayenne et Sarthe) lors de réunions de concertation organisées dans les prochaines semaines.

 

  • Nos engagements sur le fonctionnement

Pour tenir compte de l’évolution des effectifs et des surfaces, nous avons augmenté la dotation de fonctionnement aux EPLE de presque 1%. A fin 2015, nous aurons ouvert 4 nouveaux lycées, soit 2310 places nouvelles et 70 000 m2 en plus….

Dans une perspective de maîtrise de nos dépenses et un souci d’équité et de solidarité, nous avons fait le choix, pour calculer la dotation de fonctionnement, d’appliquer une péréquation fondée sur la situation financière des établissements.

 

En matière d’apprentissage aussi et pour aider plus encore les CFA, nous augmentons notre soutien financier malgré une baisse de 5, 7 % des effectifs. Au total le budget augmente d’1 M€ (même si cette hausse est masquée par le transfert de 3 M€ des fonds issus du FSE désormais intégrés aux programmes relatifs aux politiques européennes et donc payés sur services faits en fin d’année – ils n’apparaissent donc pas dans ce budget primitif).

Je voudrais aussi rappeler quelques chiffres illustrant la politique qualitative que nous menons pour développer cette voie de formation de la même façon que nous soutenons l’enseignement professionnel dans nos lycées. 119 sections ouvertes en trois ans principalement en réponse à l’évolution des métiers et des compétences dans des filières telles que l’industrie, le bâtiment, l’agriculture ou le numérique. Cette dynamique nous permet d’entrainer de nouvelles entreprises à signer des contrats d’apprentissage ; je vous rappelle que, même si nous sommes en tête des Régions françaises pour le nombre d’apprentis, 90 % des entreprises ligériennes n’ont pas recours à l’apprentissage et qu’il reste donc là un chantier immense à mener…

Près de 83 % de taux de réussite aux examens. Plus de 70 % de taux d’insertion professionnelle, six mois après la fin de la formation et un taux de rupture de contrats d’apprentissage très faible de l’ordre de 10 %. Alors que le nouveau système d’aides se stabilise, nous allons plus que jamais nous mobiliser pour inciter les entreprises et les jeunes à s’engager dans l’apprentissage.

 

Je voudrais enfin revenir sur nos actions en matière de lutte contre le décrochage et sur les premiers résultats concrets.

Nous amplifions nos actions. En effet, la loi du 5 mars 2014 nous confie de nouvelles responsabilités sur la prise en charge des jeunes sortants de formation initiale sans un premier niveau de qualification. Depuis le 1er janvier 2015, nous coordonnons et animons les 16 PSAD que compte notre Région. Nous engageons donc avec le vote de ce jour 130 000 euros supplémentaires pour la coordination de ces plates-formes, auparavant financées par l’Etat.

Pour lutter contre les ruptures de contrats des apprentis, je vous rappelle le rôle prépondérant des accompagnateurs vie sociale et professionnelle dont la Région a doté les CFA et le travail en cours par 3 CFA dans le cadre d’une opération nationale. Nous continuons à expérimenter avec une opération innovante en cours avec la MLDS : des CFA accueillent des jeunes sans solution qui avaient un projet apprentissage (50 jeunes concernés à ce jour) et qui n’ont pas trouvé d’entreprise en raison de la situation économique.

Je conclue en donnant les premiers chiffres d’évaluation de l’appel à projets lancé en 2012 visant à accompagner préventivement les jeunes en passe de décrocher ou de rompre leur contrat d’apprentissage. Il s’agissait de faciliter l’émergence d’initiatives innovantes proposées par les lycées et les CFA.

Le succès est là, preuve que cet appel à projets répond bien à un besoin et surtout qu’il est utile….104 projets soutenus pour un montant total de 348 000 euros. 2400 jeunes accompagnés et, au vu des bilans qui nous sont transmis, les résultats sont excellents :

  • 80 % des jeunes accompagnés dans ces dispositifs n’ont pas décroché ou n’ont pas rompu leur contrat ;
  • Le nombre de décrocheurs par rapport aux années précédentes dans les établissements concernés a été divisé par 2 ou par 3.

Des premiers chiffres très positifs, à conforter bien sûr dans une évaluation plus détaillée mais qui ne peuvent que nous inciter à généraliser ces actions et à proposer aux Conseils Généraux de s’y associer ce qui nous permettra d’accompagner plus efficacement ce passage si important entre le collège et le lycée.

 

Je vous remercie

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