[BP2015] Intervention de Claudine Goichon sur le Plan Climat Énergie Territoriale

claudine

Monsieur le Président, cher-e-s collègues,

Nous sommes invités aujourd’hui à adopter le volet « Patrimoines et services » de notre Plan Climat Énergie Territoriale (ou PCET) qui constituera désormais l’axe directeur de notre politique énergétique. Ce document s’inscrit dans la continuité de la politique énergétique et climatique initiée depuis plusieurs années par le Conseil régional pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les consommations énergétiques des ligériens. Comme l’a montré le rapport sur la Maitrise de l’énergie présenté précédemment par Emmanuelle Bouchaud, la Région a déjà accompagner près 9000 particuliers dans la rénovation de leur logement et participer à la rénovation de 190 bâtiments publics. Une dynamique qu’il faudra amplifier ces prochaines années. N’oublions pas également le soutien de notre collectivité au développement des filières locales d’énergies renouvelables, notamment marines.

Afin de rendre le Conseil régional toujours plus exemplaire dans son rôle d’animateur de la transition énergétique, ce volet interne du PCET reposera sur onze actions concrètes et utiles comme la rénovation du patrimoine immobilier régional, l’amélioration de la performance environnementale de notre service de transport régional ou la sensibilisation des agents régionaux et des lycéens aux éco-gestes et aux enjeux du changement climatique. Il vient compléter le volet territorial constitué par la Stratégie Régionale de Transition Énergétique (SRTE) que nous avons adoptée l’année dernière.

Une stratégie élaborée en cohérence avec le Schéma Régional Climat Air Énergie (SRCAE) et qui fixe quatre objectifs d’ici 2050. Comme l’a rappelé Emmanuelle Bouchaud, ces objectifs sont ambitieux et ils sont indispensables si nous voulons limiter le réchauffement climatique et ses impacts. Mais ils ne seront atteints que si les actes suivent.

Cette stratégie est donc d’ores et déjà mise en œuvre : le 20 janvier dernier, la conférence des acteurs de la transition énergétique en Pays de la Loire fut l’occasion de faire le point sur l’avancée des neufs groupes de travail mis en place dans le cadre de la SRTE. Ainsi, le GT Activités économiques, en collaboration avec les acteurs de la Troisième Révolution Industrielle et Agricole (TRIA), a déjà proposé 34 actions concrètes à mener dès cette année pour engager la transformation de notre économie. Le GT Modes de vie a également identifié plus de 120 projets réduisant les consommations d’énergie par des actions collectives et collaboratives : autant d’initiatives dont la Région devra faire la promotion afin de les multiplier sur notre territoire. Le GT Bâtiment s’apprête quant à lui à finaliser la charte d’engagement pour la rénovation énergétique pour mieux regrouper les professionnels du bâtiment mobilisés en faveur de la transition énergétique afin de favoriser la confiance des particuliers et leur lisibilité du secteur. Enfin, le GT Agriculture finalise avec Climagri un diagnostic territorial des consommations d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole qui permettra ensuite d’élaborer des scénarios d’évolution pour l’agriculture ligérienne d’ici 2050.

Ce point nous intéresse particulièrement car si l’urgence de la transition énergétique est un constat désormais quasi unanime, ce n’est pas encore le cas pour la transition agricole, pourtant tout aussi nécessaire. L’agriculture des Pays de la Loire émet 15 millions de tonnes équivalent CO2 chaque année, soit près d’un tiers des émissions totales de gaz à effet de serre dans notre région. L’alimentation du bétail et la surconsommation d’engrais chimiques constituent à eux-seuls plus de 80% de la consommation d’énergie de l’agriculture ligérienne. Il n’y aura donc pas de véritable transition énergétique sans une transformation radicale du secteur agricole.

Il faut que les acteurs politiques, de la Région à l’Europe, soutiennent un véritable changement des pratiques : la répartition des aides entre agriculture conventionnelle et systèmes alternatifs durables est encore trop inégalitaire pour assurer la transformation nécessaire. Le meilleur exemple est la stagnation de la Surface Agricole Utile régionale occupé par la bio : 4,4 % en 2010, 5 % aujourd’hui. Un changement dans nos habitudes alimentaires est également indispensable car l’explosion de la consommation mondiale de viande a déjà un coût énergétique et environnemental catastrophique qui n’ira qu’en empirant.

Afin de bien saisir les enjeux de la transition agricole, je vous invite à parcourir le scénario soutenable sur l’agriculture et l’utilisation des terres en France Afterres 2050 élaboré par le bureau d’études Solagro et dont l’association Virage Climat Energie a développé une déclinaison pour les Pays de la Loire.

Pour conclure, le groupe Europe Écologie Les Verts approuvera évidemment l’adoption de ce volet « Patrimoines et services » du PCET. Il est important d’envoyer des signes forts en faveur de la transition énergétique et de la lutte contre le réchauffement planétaire afin de préparer au mieux le rendez-vous qui nous attend en décembre prochain. Un rendez-vous crucial, non seulement pour notre territoire mais aussi pour la France et pour la planète.* Je parle bien sûr de la Conférence internationale sur le défi climatique, ou COP21, qui aura lieu à Paris à la fin de l’année. Souhaitons qu’elle aboutisse à l’adoption d’un premier accord universel et contraignant sur le climat pour maintenir l’augmentation de la température globale de notre planète sous le seuil de 2°C.

 

Je vous remercie.

 

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