A Notre-Dame-des-Landes se confrontent deux visions du monde

Il y a ceux pour qui le dogme de la sainte croissance et le karma de la crise actuelle obligent à mettre tous les principes liés à la transition écologique aux oubliettes. Il y a ceux, comme nous, qui croyons au contraire que ces principes seront décisifs pour construire le monde de demain. Et nous ne sommes pas les seuls ! Même la Banque mondiale, dans son dernier rapport, décrit le coût humain, économique et social de la crise écologique. Alors qu’à l’inverse, la mise en place de solutions pour lutter contre le réchauffement climatique, elle, assurerait une activité économique locale et riche.

Si nous persistons et signons notre opposition au projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes, notre vision va bien au-delà de ce projet.

L’urgence de l’emploi, l’exigence sociale sont aussi nos impératifs, et c’est aussi pour cela que nous, écologistes, œuvrons au quotidien. Mais il faut le faire en se projetant résolument dans l’avenir.

La doxa scientiste qui impose de prendre des risques – développons le nucléaire, nos enfants trouveront le moyen d’en annihiler le danger ! Fracturons les roches pour obtenir les gaz de schiste, la recherche trouvera un moyen d’étanchéifier les nappes phréatiques ! – n’est plus acceptable. L’impératif productiviste n’a des résultats qu’immédiats (quand il en a) et détruit le potentiel d’en avoir à long terme.

Il est décisif de se donner les moyens de la transition écologique et sociale de notre société. Il ne manque pas d’actions politiques à lancer dès aujourd’hui comme la remise en cause des 22 milliards de niches fiscales sur la pollution, l’accompagnement de la mutation écologique de notre industrie, comme l’automobile ou la métallurgie, l’aménagement du territoire et l’énergie…

Il est temps de tordre le coup à l’idée que nous, écologistes, serions contre le progrès et pour le retour à la bougie. Nous nous permettons simplement, à Notre-Dame-des-Landes comme ailleurs, d’interroger le progrès tel qu’il est défini aujourd’hui.

 

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