Les drames de tous les jours démontrent que la pratique politique traditionnelle est marquée par l'incapacité de prévoir à moyen et long terme. Les "décideurs" ne font que subir les problèmes et sont réduits à en accompagner les dégâts… dans l'attente de la crise suivante. Construire une éco-région, ce n'est pas se contenter de colmater des brèches mais, au contraire, se poser d'abord la question du "souhaitable", du "possible" et du "soutenable". Cela invite donc à identifier en amont les potentiels inutilisés et les faiblesses masquées de nos territoires, et se servir des premiers pour remédier aux autres alors qu'il en est encore temps. Et cela conduit aussitôt à repenser toutes les politiques structurelles (emploi, agriculture, transport, énergie, formation, économie...) non plus en les juxtaposant, mais en les mettant en synergie cohérente dans une exigence de solidarité qui n'oublie pas les générations futures. En rupture totale avec la logique de soumission mondialisée, nous entendons faire de chacune de nos décisions un acte de reprise en main de notre quotidien. Chaque dépense publique devra être pensée non en termes de saupoudrage opportuniste, mais comme un investissement sur le futur, avec une moisson de bien-être à partager entre tous. À ce titre, les critères d'utilité sociale et environnementale guideront nos interventions, tandis que la pédagogie sera au cœur de nos propositions. La région doit devenir un lieu d'imagination, de régulation et d'impulsion, ou le volontarisme se conjuguera avec le raisonnable, et la sobriété avec l'épanouissement.
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