Tribune

Anem Òc ! Per la lenga occitana !  
Par Jean-Charles Valadier

Comme tous les deux ans, Carcassonne, samedi 24 octobre, a accueilli la grande manifestation en faveur de la langue occitane. Adjoint au maire de Toulouse délégué à la langue et la culture occitane, ma participation à ce rassemblement a confirmé l'engagement de notre ville pour la préservation de la diversité linguistique. C'est là un enjeu majeur dans un monde régi par la globalisation et la marchandisation culturelles. Pourtant, force est de rappeler qu'en France, le centralisme des institutions est défavorable à la préservation des langues régionales. La langue occitane, notamment, se trouve menacée par l'absence de politique positive pour sa transmission.

Du reste, les écologistes n'ont pas attendu ce rendez-vous pour comprendre toute la richesse de la diversité culturelle dans le monde et prendre la mesure de l'enjeu que représente ici le devenir de la langue occitane. Je me fais volontiers le passeur de ce projet en vous livrant quelques lignes de la déclaration de Gérard Onesta, membre de notre Mesadiera et porte-parole de la campagne des écologistes pour les élections régionales de mars 2010.



Vous trouverez ci-dessous le texte de mon discours.

Le rendez-vous de Carcassonne, un jalon sur la longue élaboration d'un contre modèle à la globalisation culturelle

(…) Ma longue expérience européenne m'a cependant montré qu'en vraie démocratie, le multilinguisme apaisé tend à devenir la règle et la discrimination linguistique une plaie honteuse qu'il faut traiter comme telle. J'ai pu mesurer, outre hexagone, à quel point notre République était malade de sa "mono-culture" et, dès lors, ridicule dans sa prétention à éclairer le vaste monde qui est bien plus riche qu'elle ne peut le concevoir.

Si les échéances régionales du printemps prochain ont un sens, elles devront, sans tabou, ouvrir tous les débats afin que tombent les masques. Car il est grand temps pour la puissance publique de ne plus simplement "tolérer" ou encourager à la marge le milieu associatif occitaniste, mais de s'impliquer à ses côtés - directement et fortement - pour faire de la politique linguistique un outil naturel et structurant de son action. Pour cela, il faudra investir des moyens humains, techniques, juridiques et budgétaires dans un organisme régional public "non cosmétique" chargé de promouvoir la langue dans toutes ses dimensions, notamment économique : codifier, enseigner, rechercher, former, subventionner, diffuser, créer… Il y a tant à faire dans la sphère publique.

 

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