Alimentons notre région !
Par François CALVET I 3-3-2010
Nous partageons entièrement cette analyse sur la situation calamiteuse de notre agriculture : diminution du nombre de fermes et d’actifs, baisse impressionnante des installations, perte de biodiversité, pollution des eaux, des sols et de l’air, situation économique dramatique pour beaucoup d’agriculteurs/trices.. Et aussi, inadaptation d’une grande partie de notre agriculture aux crises alimentaires, énergétiques, climatique… et le comble, inadaptation à la demande des consommateurs qui souhaitent avoir des produits bios et locaux dans leur alimentation.
Nous souhaitons réorienter l’agriculture régionale vers des systèmes plus économes, autonomes et relocalisés. Nous voulons favoriser la conversion écologique de notre agriculture ; le modèle « Bio et Paysan » nous semble le plus « souhaitable », « possible » et « soutenable ».
Nous serons intransigeants sur la non utilisation d’OGM dans les champs et dans l’alimentation des animaux. Nous souhaitons tisser des liens interrégionaux et internationaux pour échanger, mutualiser notre démarche avec celles de nos voisins.
Pour accompagner le changement de notre agriculture régionale notre programme agricole est articulé autour de quatre grands axes :
- maintenir des paysans/paysannes nombreux /nombreuses
- aider la conversion écologique de l’agriculture
- Former pour maintenir, installer, sécuriser les revenus,
- créer des solidarités, favoriser la biodiversité et lutter contre le réchauffement climatique.
Dans le premier point nous proposons des mesures fortes pour l’installation, la préservation des ressources en terre arable, mais aussi l’aménagement du territoire. L’accès au foncier ne doit plus être un frein au maintien et à l’installation d’activités agricoles et rurales respectueuses de l’environnement.
Nous voulons créer un Etablissement Public Foncier Régional. Le marché foncier a besoin d’être régulé pour permettre un développement équilibré des territoires. Cet Etablissement Public Foncier jouera un rôle de régulateur sur le prix des terrains et facilitera les opérations notamment d’aménagement en lien avec les collectivités, les agriculteurs et les consommateurs. Il permettra le stockage temporaire de terres agricoles, en vue de leur structuration, et pour permettre à des projets d’installation d’émerger.
Nous favoriserons aussi les transmissions/installations, en soutenant les structures qui aident les jeunes dans leurs projets. Nous apporterons une attention toute particulière à l’installation de maraîchers bio près des villes. Nous participerons activement aux structures liées au foncier : SAFER, CDOA, et aiderons les sociétés d’investissement solidaires destinées à collecter de l’épargne citoyenne et à acquérir des terres pour installer ou maintenir des porteurs de projets agri-ruraux (ex : Terre de liens….).
Enfin nous apporterons une attention particulière à la formation des futurs agriculteurs et créerons des « couveuses », lieux de parrainage, d’expérimentation et de soutien aux projets écologiques et sociaux. Les fermes des lycées agricoles seront sollicitées pour rentrer dans cette démarche. Toutes ces mesures en faveur de l’installation/transmission seront en cohérence avec la conversion écologique de l’agriculture que nous voulons promouvoir.
Le futur Conseil Régional devra aider tous les agriculteurs-trices à évoluer vers une agriculture bio et paysanne, tout en favorisant leurs revenus. Nous mettrons en place des mesures de conditionnalité des aides. L’attribution des aides gérées directement par la région (financement région/Europe notamment) seront conditionnées par l’acceptation d’un contrat d’objectif, un engagement sur cinq ans des personnes ou des structures aidées: suppression des OGM (culture et alimentation animale), substitution des importations de protéagineux (soja….), contrôle des structures pour favoriser les emplois agricoles et l’installation, respect du cahier des charges européen AB . De même La région conditionnera sa participation aux programmes dont elle n’a pas seule la charge (état/région, projet interreg, agence de bassin, « Programme national de réduction des pesticides »…) à des engagements contractuels sur la non utilisation d’OGM, la réduction effective de l’irrigation, l’obligation d’assolement, sur des mesures favorables à la biodiversité, et pour une information positive sur l’agriculture bio et paysanne…..
Nous mettrons en place un Plan régional de développement de l’agriculture biologique en partenariat avec les agriculteurs bios, les consommateurs et les environnementalistes.
Nous accompagnerons aussi cette évolution écologique par un soutien spécifique aux outils de valorisation sur les territoires (coopératives locales, abattoirs, salles de découpe, conserveries, fromageries ….) au pastoralisme, à l’agriculture en montagne et à l’apiculture. Nous aiderons la restauration collective de qualité, basée sur une agriculture vivrière de proximité ainsi que des circuits courts et de proximité. Nous mettrons en place un observatoire agricole régional (biodiversité, maintien des actif et des fermes, revenu, pollutions agricoles et génétiques ….., bilan énergétique ….) et nous ferons régulièrement des restitutions sur l’action pendant la mandature.
Nous sommes persuadés que l’échelon régional est essentiel pour accompagner la relocalisation de la production et des échanges, et que les paysans doivent être plus nombreux. Nous souhaitons faire de la question alimentaire une priorité, et engager nous engager dans une gouvernance radicalement nouvelle en promotionnant les démarches partenariales, participatives, et de coopération au sein des territoires.
Europe Ecologie Midi Pyrénées a signé l’appel « Alimentons les régions».
http://www.alimentons-les-regions.fr/
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