PROCES AZF : une relaxe sidérante !
par Alain Ciekanski le 22 novembre 2009
Compte tenu de la façon dont les débats ont été menés lors du procès AZF, nous nous attendions à un jugement clément pour une catastrophe que les écologistes avaient annoncée depuis longtemps…mais certainement pas à une relaxe. Lors de son réquisitoire final le procureur déclarait :« tirer les conséquences de cette catastrophe industrielle est notre devoir à tous, en mémoire de tous ceux qui ont perdu la vie dans cette catastrophe qui n’avait rien d’une fatalité. Il faut que des enseignements en soient tirés par ceux qui peuvent le faire."
Mais force est de constater que depuis plus de 8 ans déjà, les leçons de la catastrophe du 21 septembre 2001 n’ont pas été tirées.
Trop d’ombres subsistent encore et nombre de fautes sont trop largement excusées. Bien que ce procès ait enfin eu lieu, les responsabilités collectives dans la catastrophe du 21 septembre 2001 n’ont toujours pas été établies.
Nous attendions un jugement HISTORIQUE pour enfin inciter le monde industriel à effectuer en urgence sa reconversion écologique.
Le verdict de ce procès laisse présager que les pratiques industrielles catastrophiques et dévastatrices vont se poursuivre alors qu’il reste tant à faire en terme de précaution écologique et de prévention des risques.
Nous le constatons jour après jour : au nom du mythe de la croissance économique à tout prix… la sécurité des installations industrielles, l’utilité sociale de leurs productions, et leurs impacts sanitaires et environnementaux sont loin d’être réellement pris en compte.
En Midi Pyrénées, comme ailleurs, ce jugement de relaxe laisse le sentiment amer que de nombreux responsables de cette catastrophe ne sont pas inquiétés et qu’ils sont bien à l’abri de condamnations exemplaires.
Les sinistrés, et toutes les victimes de cette catastrophe auxquels nous pensons en ce jour, voient se confirmer leurs craintes : le procès AZF aura été un procès pour rien, et il ne permettra en rien de faire leur deuil de cette terrible catastrophe que nous avons vécue à Toulouse.