La campagne
Salon de l'agriculture : Sarkozy et l'agro-business tombent les masques
Nicolas Sarkozy, hier, au salon de l'agriculture a opposé les problèmes qui accablent les agriculteurs et la prise en compte de l'urgence environnementale.
C'est une véritable escroquerie politique, alors que Nicolas Sarkozy a été partie prenante dans tous les gouvernements depuis de nombreuses années. Son ministre Dominique Bussereau, candidat aux Régionales en Poitou-Charentes, a lui-même été secrétaire d'Etat à l'agriculture, s'en souvient-il ?
Son ex-ministre de l'agriculture, Michel Barnier, s'est abstenu sur le maintien des quotas laitiers comme outil de régulation de la politique laitière. La politique agricole de ces gouvernements, qui a soutenu le productivisme et l'agriculture intensive, est un échec total dont les agriculteurs payent aujourd'hui les conséquences.
Une fois de plus, le Président de la République n'a pas compris la détresse du monde paysan, victime des effets des dérégulations successives des marchés dont il porte une grande responsabilité.
Essayer de masquer cet échec en rejetant la faute sur les démarches qui prônent une transformation écologique de l'agriculture est non seulement malhonnête mais surtout dangereux pour les agriculteurs, pour les consommateurs et pour chaque citoyen en droit d'attendre une alimentation saine et un environnement préservé.
Europe Écologie s'est prononcée pour la mutation vers une agriculture durable créatrice d'emplois et de revenus pour les paysans : il est, en effet, attesté que les exploitations économes et autonomes, pratiquant une agriculture respectueuse de l'environnement, sont aujourd'hui plus rentables que les exploitations surdimensionnées, qui épuisent les sols, polluent les eaux et introduisent des substances chimiques nocives dans la chaîne alimentaire.
Le Président, en clôture du salon de l'agriculture, ne pouvait pas donner pire signal au monde agricole et à tous ceux qui en dépendent : sur ce point, comme sur d'autres, il s'apprête à détricoter les accords du grenelle de l'environnement, pour protéger un modèle à bout de souffle et qui nous mène droit dans le mur. Seule mesure concrète annoncée : permettre aux agriculteurs de s'endetter toujours plus. Est-ce la vision d'avenir que l'on est en droit d'attendre d'un chef d'Etat ?
Agriculture et environnement sont indissociables pour notre avenir.
Françoise Coutant, tête de liste Europe Écologie Poitou-Charentes
Serge Morin, agriculteur, tête de liste Europe Écologie Deux-Sèvres