La campagne
Quand la campagne électorale devient une cacophonie agressive troublant la tranquillité publique
La campagne électorale bat son plein. Nous sommes dans la dernière ligne droite. Certaines formations politiques amplifient leurs gros moyens pour convaincre les citoyens de voter pour elles. Pourtant, elles montrent un bien mauvais exemple en direction de la population en générale et des jeunes en particulier. Un certain nombre d'évidences devraient les inciter à revoir leur stratégie de propagande.
Le bruit est l'une des premières causes de pollution en milieu urbain et l'une des principales causes de gêne entre nos concitoyens. En sus de la gêne provoquée, elle occasionne des problèmes de santé publique importants comme les troubles de l'audition, du sommeil et de la tension, particulièrement chez les enfants. Des campagnes de sensibilisation sont menées par les organismes nationaux et locaux pour lutter contre le bruit et ses conséquences socio-sanitaires auprès des jeunes. A juste titre, lorsqu'on sait la généralisation massive des objets « nomades » tels que les portables, les MP3 ou autres baladeurs auprès des jeunes. Actuellement, 1 jeune sur 5 est menacé de surdité !
A l'encontre de ces évidences, certaines formations ont décidé de jouer la carte du bruit et de la saturation jusqu'à la nausée. Au sens physique et l'auteur de ce papier l'a vécu. Les marchés de Cayenne et de Matoury ont été un enfer pour ceux qui faisaient leur marché comme pour ceux qui ont décidé de mener une campagne dans la proximité et les échanges. Nos boulevards, nos rues , nos impasses sont investis par des véhicules sur lesquels sont montés des amplis aux décibels inacceptables pour la quiétude de chacun de nos concitoyens. Certaines listes se concurrencent à un jeu fort dangereux : qui fera le plus de bruit ? Leurs messages sont inaudibles mais qu'importe l'essentiel c'est de pousser le volume jusqu'au seuil du danger ou de la douleur pour l'oreille. Cette façon de procéder doit nous interpeller à plus d'un titre. N'y a-t-il pas d'autres manières de mener une campagne ? N'y a-t-il pas d'autres façons de sensibiliser la population à leur projet politique ? La politique est-elle un champ de batailles ? Est-ce réellement productif ? Les électeurs le décideront dans le secret de l'isoloir.
Dans tous les cas, Guyane-Écologie condamne ce type de pratiques et refuse de s'adonner à cette forme de propagande. Le respect des électeurs impose le dialogue, l'échange, la contradiction et non pas le recours au tapage, au martellement, au dénigrement portés par un volume sonore terrifiant.
Enfin, Guyane-Écologie rappelle que le maire en tant qu'officier de police de police judiciaire peut selon l'art.L221-2 modifié par LOI n°2008-1350 du 19 décembre 2008 - art. 21 "réprimer les atteintes à la tranquillité publiqueles bruits, les troubles de voisinage, les rassemblements nocturnes qui troublent le repos des habitants et tous actes de nature à compromettre la tranquillité publique" telles que les rixes et disputes accompagnées d'ameutement dans les rues, le tumulte excité dans les lieux d'assemblée publique, les attroupements". Et l'art.L2213-4 précise que le premier magistrat de la ville peut par arrêté motivé, "interdire l'accès de certaines voies ou de certaines portions de voies ou de certains secteurs de la commune aux véhicules dont la circulation sur ces voies ou dans ces secteurs est de nature à compromettre [soit] la tranquillité publique".
Chers électeurs exigez que l'on respecte votre quiétude et que les maires appliquent cette disposition !
Brigitte René-Corail, José Gaillou, Porte Parole de Guyane Ecologie