La campagne
Déni de démocratie ou propos électoralistes
José Gaillou, tête de liste de Guyane-Écologie, lors de l'émission "Paroles de campagne" de Radio Guyane du mercredi 03/03/10 animée par B.Villeneuve et N.Félix, a soulevé une incohérence de fond dans les propos tenus par Madame Hélène Sirder, quatrième sur la liste Guyane 73 de Rodolphe Alexandre, qui doit nous alerter en tant que citoyen.
Monsieur José Gaillou lui a demandé comment elle comptait financer l'élargissement des nouvelles compétences lorsqu'il y aura la collectivité unique au vu des difficultés actuelles qu'a l'État pour financer sa politique.
Hélène Sirder a affirmé que l'État financera le transfert de ces nouvelles compétences. Guyane-Écologie s'interroge face à telles déclarations. Il semblerait que Hélène Sirder possède des informations de l'État que les autres formations politiques et les élus actuels des deux collectivités territoriales n'ont pas.
Ces propos nous interpellent à plus d'un titre :
- Pour quelles raisons l'État donnerait des informations sur les moyens financiers de la future assemblée unique à un parti politique en campagne électorale sans en informer les élus locaux qui ont toute la légitimité démocratique ?
- La collectivité unique engage le destin collectif de toute la société guyanaise et nous sommes surpris que l'ensemble des élus lors de la venue de Mr Sarkozy n'ait pas été informé des moyens financiers que possédera la future collectivité unique. Il semblerait que Mr Sarkozy en a réservé la primeur à Guyane73.
Nous sommes revenus à des pratiques obscures du clientélisme électoral, tant condamnées par le passé, qui peuvent se résumer en un mot : État-UMP ! C'est un État qui est de plus en plus partisan et qui pratique le déni de la responsabilité et de la démocratie avec une désinvolture tout à fait choquante.
Cette confusion des genres, à l'image des déclarations de la secrétaire d'État à l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard, sur son intention de privilégier les crédits de l'Outre-mer uniquement vers la Guadeloupe met fondamentalement à mal la neutralité de l'État.
Par ailleurs, est-ce là le sens de la responsabilité politique locale lorsque l'État informe un parti politique des moyens qu'il aura pour mettre en œuvre son projet relatif à la réforme institutionnelle en occultant l'ensemble du corps politique ? Si réellement le parti de Rodolphe Alexandre possède de telles informations, il en va de l'éthique politique et du sens de l'intérêt général de partager ces données et de cesser d'en faire la rétention. Si dans le cas contraire, les informations émises par Hélène Sirder ne sont pas fondées, faut-il les qualifier de propos électoralistes ?
Madame Hélène Sirder vous devez absolument justifier vos propos... il en va de l'exigence démocratique !
François REZKI Guyane-Écologie