Europe Ecologie et les Verts se réjouissent très sincèrement que la société Orex découvre l'intégration paysagère des bâtiments. Ce n'est jamais qu'avec 40 ans de retard mais on ne va pas bouder notre plaisir, surtout qu'il y a une autre découverte : la rénovation de bâtiments anciens pour améliorer le bilan écologique.

Malheureusement, ces annonces de bâtiments « verts » ne sont qu'un fin vernis cachant la caricature de tout ce qu'il ne faut pas faire et qui rentre dans un vision globale sur l'avenir de la station que nous dénonçons vigoureusement ! C'est ce qu'on appelle de l'écoblanchiment. En Suisse, en Italie, dans les Alpes françaises, les stations situées à moins de 2000 mètres d'altitude travaillent actuellement à leur reconversion. A Métabief, la société exploitante reste aveugle. L’erreur lui était jusque là permise puisque les collectivités locales ont toujours épongé les dettes mais il pourrait bien en être autrement à l’avenir.

Pour « sauver » la station, il a fallu investir dans un télésiège débrayable six places. L'investissement étant lourd, il oblige désormais à de nouveaux investissements pour le rentabiliser, ce qui justifierait les projets immobiliers. Pour rentabiliser ces projets immobiliers, il nous sera bientôt expliqué que la station est obligée d'investir dans un système d'usine à neige artificielle démentielle, qu'il faudra créer de nouvelles pistes et donc détruire encore plus de forêts. Et ensuite, encore investir pour justifier les
investissements précédents ? Quelle somme d'argent sera finalement engloutie dans une station qui ne pourra jamais être du niveau des stations alpines ? Qui oserait affirmer qu'une usine à neige aurait sauvé les
vacances de Noël de cette année ? Les canons à neige les plus performants ne créent pas de neige tant qu'il ne fait pas suffisamment froid.

Hérésie financière donc, mais hérésie environnementale également bien sûr, même si cela ne semble intéresser personne : nouvelle preuve du décalage entre les déclarations et les actes. Qu'en est-il de la question de la ressource en eau. Les récents forages n'ont pas permis de découvrir de nouvelles ressources mais on envisage des canons à neige sans anticiper les immenses besoins des éventuels nouveaux touristes. Tout le monde semblait déplorer l'échec de Copenhague et pourtant aujourd'hui, il
faudrait soutenir les usines à neige.

L'avenir du tourisme en Franche-Comté et plus particulièrement dans le massif du Jura, c'est le tourisme de quatre saisons, le tourisme doux, bien plus créateur d'emplois et de maintien de l'activité rurale que l'investissement démesuré sur un site inadapté. Orex à Métabief, c'est la grenouille qui veut se faire plus grosse que le boeuf, sauf que dans sa folie, la grenouille entraîne tout un écosystème et une économie régionale.