J’attire l’attention de M. le ministre des Affaires étrangères sur le sort des personnels civils de recrutement local en Afghanistan. (Question écrite, 16 juillet 2015)

sénat

Mme Esther Benbassa attire l’attention de M. le ministre des Affaires étrangères sur le sort des personnels civils de recrutement local en Afghanistan.

La France, après plus de dix ans de présence, a retiré ses troupes d’Afghanistan.

La question du sort réservé à ceux que l’on appelle les personnels civils de recrutement local (PCRL) s’est alors inévitablement posée. Il s’agit majoritairement d’interprètes afghans qui ont travaillé aux côtés des forces combattantes mais également de cuisiniers, jardiniers…
En effet, il ne fait nul doute que ces personnes, pour avoir « collaboré avec l’ennemi » subissent de nombreuses menaces et représailles et que la France ne peut pas simplement leur tourner le dos.

Depuis le début de la présence française en Afghanistan, ce sont près de 800 personnes qui ont travaillé aux côtés de nos troupes.
Conscient de ce problème, les autorités françaises ont, très tôt, engagé une réflexion et mis en place un dispositif à trois étages :
– Le versement d’une prime de licenciement d’environ 2500 euros à tous les PCRL en fin de contrat
– Le versement d’une aide à la relocalisation en Afghanistan des PCRL faisant l’objet de menaces (environ 1500 euros)
– La délivrance d’un visa et éventuellement d’un titre de séjour valable dix ans pour les PCRL « faisant l’objet d’une menace immédiate, avérée et urgente, présentant un profil sociologique de personne intégrable ou assimilable en France ».

C’est cette dernière option qui nous intéresse parce qu’elle constitue la seule garantie de protection de ces personnes.
On ne peut que saluer la prise de position du Président Hollande qui a souhaité doubler le nombre de visas octroyés à ces personnes. Mais le constat reste amer. À ce jour,

seulement 70 visas ont été délivrés. Ils concernent 166 personnes en comptant leurs familles, contre les 1500 visas délivrés par les Etats-Unis.

Personne ne nie les difficultés que notre pays traverse actuellement en matière d’emploi notamment. Mais le sort de ces 800 personnes et de leurs familles doit être considéré plus généreusement.

Monsieur le ministre des Affaires étrangères s’est récemment engagé à ce que les demandes de visa soient examinées avant l’été et que les refus puissent être réexaminés. Nous en attendons des résultats tangibles.

Esther Benbassa souhaite alors savoir si cet engagement a été tenu et si la France s’est, cette fois, montrée à la fois exemplaire et généreuse comme le veut notre tradition d’accueil pour cette catégorie de personnes.

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