Harcèlement sexuel en politique: des élues racontent la loi de l’omerta (BFMTV, 10 mai 2016)

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« Culpabilité, pression du parti ou peur de voir sa carrière s’arrêter: au lendemain des accusations de harcèlement sexuel contre Denis Baupin, plusieurs élues reviennent sur les raisons qui réduisent les victimes au silence.

« Quand cela vous arrive, vous ne savez pas vraiment comment réagir. Instinctivement vous vous sentez un peu coupable. Vous vous dites que vous n’auriez peut-être pas dû vous habiller d’une certaine façon. Vous vous dites aussi qu’il vaut mieux en rire parce que sinon cela vous met en marge car tout cela est, malheureusement, tellement habituel en politique, mais pas seulement ». Voilà comment Aurore Bergé, élue Les Républicains des Yvelines, a réagi intérieurement après que deux élus confrères lui ai lancé des allusions douteuses – « Quand je te vois, j’ai envie de faire une Baupin », « Quand on te voit Aurore, on a le bâton de berger au lendemain » – quelques heures seulement après que le député Denis Baupin ait été accusé de harcèlement et d’agressions sexuelles.

« On va vous traiter d’hystérique ou de mythomane »

Au lendemain de l’onde de choc provoquée par les huit témoignages de femmes écologistes, quelques langues se délient sur dénoncer le machisme ambiant qui règne en politique, à coup de petites phrases graveleuses et condescendantes. Mais comment, pourquoi une loi du silence s’est imposée en la matière? « Il y avait des bruits, des ragots, des choses qui se disaient mais aucun nom de victime, souligne Esther Benbassa, qui a rejoint EELV en 2010, en ce qui concerne l’affaire Baupin. Dans un milieu de revanche, où tout le monde dit du mal de tout le monde, c’est difficile de ne pas mettre en doute. »

La sénatrice écologiste souligne à quel point il est ardu pour les victimes d’actes déplacés, voire condamnables, de les dénoncer publiquement. « Il faut beaucoup de courage car on va vous traiter d’hystérique ou de mythomane. » Sans oublier la « culpabilité », due notamment au fait qu’en France « il n’est pas assez ancré dans les esprits que le harcèlement est grave » et que le sujet est un vrai « tabou ». […] »

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