SOIREE AVANT PREMIERE DU FILM MONUMENTS MEN ET DEBAT

2014 02 27 annonce avt premiere MM (HB)

Le 15 janvier dernier, dans un auditorium affichant complet, la Ville d’Angers à travers le musée des Beaux-Arts accueillait Corinne Bouchoux, sénatrice de Maine-et-Loire, pour une conférence intitulée « Si les tableaux pouvaient parler », dressant le bilan des actions publiques menées en France depuis la Libération sur les œuvres d’art spoliées par les nazis ou au passé flou et lançant des pistes d’actions complémentaires.

 

Forts de ce succès et de l’intérêt suscité par le sujet, la Ville d’Angers et ses musées se sont associés au cinéma Les 400 coups pour proposer lundi 10 mars 2014, à 20h, une soirée autour des œuvres d’art volées et pillées, à l’occasion de la sortie du film événement Monuments Men.

Ce film, pour partie inspiré du livre de Corinne Bouchoux, Rose Valland, la résistance au musée, raconte l’histoire d’un commando d’experts, venant de treize pays différents, qui a récupéré les œuvres d’art volées par les nazis en 1944. Au centre de ce commando figure une française, Rose Valland, capitaine Beaux-Arts, personnage-clé de la récupération des œuvres d’art spoliées durant la Seconde Guerre mondiale. Robert Edsel en fit un livre, Monuments Men et Georges Clooney en acheta les droits.

 

A l’issue de la projection du film en avant-première, un débat sera proposé aux spectateurs, en présence de la sénatrice Corinne Bouchoux, Martine Poulain, Alain Jacobzone et Elisabeth Verry. Il sera animé par Ariane James-Sarazin, directeur des musées et de l’artothèque d’Angers.

 

Corinne Bouchoux est sénatrice de Maine-et-Loire et docteure en Histoire. Elle est l’auteure d’un rapport sénatorial en janvier 2013 Les œuvres culturelles spoliées ou au passé flou et musées publics : bilan et perspective, et de l’ouvrage Si les tableaux pouvaient parler (PUR).

Martine Poulain est directrice du département de la bibliothèque et de la documentation de l’Institut National d’Histoire de l’Art et sociologue. Elle a publié en 2008 Livres pillés, lectures surveillées : Les bibliothèques françaises sous l’Occupation.

Alain Jacobzone est agrégé d’Histoire et Président de l’Université Angevine du Temps Libre. Il est l’auteur de L’éradication tranquille. Le destin des Juifs en Anjou (1940-1944), paru en 2002.

Elisabeth Verry est archiviste paléographe, elle commence sa carrière comme conservateur aux Archives départementales de Maine-et-Loire en 1978, et en devient directeur en 1990. Elle est présidente de l’Association des Archiviste français (2001-2004) et directrice des services patrimoniaux du département de Maine-et-Loire (2007-2012).

 

Monuments Men (sortie nationale le 12 mars)

De Georges Clooney

Etats-Unis / Allemagne, 2014

Durée : 1h58, en VOST

Avec Georges Clooney, Matt Damon, Bill Murray, Cate Blanchett

 

Renseignements et réservation auprès des 400 coups au 02 41 88 70 95

Entrée aux tarifs habituels

Pour en savoir plus, le livre de Corinne Bouchoux « Si les tableaux pouvaient parler »

Critique dans Histoire@Politique de Jacques Puyaubert:

Le titre « Si les tableaux pouvaient parler… » est une invitation à suivre cette enquête méthodique, dont le cadre et l’intérêt dépassent largement le « traitement politique et médiatique des retours d’œuvres d’art pillées et spoliées par les nazis (France 1945-2008) ». En effet, afin de permettre au lecteur de trouver ses marques dans la complexité de ce dossier s’étalant sur soixante années, tout une partie du développement est consacrée au pillage lui-même, dont il sera fait de constants rappels, puis aux politiques publiques destinées à récupérer les œuvres et à les restituer à leurs éventuels ayants droit « … ». L’ouvrage de Corinne Bouchoux représente une pierre essentielle dans la question du devenir des œuvres spoliées, d’abord par ses apports factuels soigneusement répertoriés et contextualisés. Les comptes rendus minutieux imposent des redondances propres à alourdir le récit, mais, au-delà de ce constat encyclopédique, le propos frappe tout à la fois par sa clarté souvent courageuse, tout en jouant au mot près avec les contraintes imposées par une politique archivistique officielle de défiance vis-à-vis des chercheurs, l’attitude mutique des acteurs clés et la prudence qui s’impose quant aux risques de diffamation. Ces considérations d’envergure concernent l’évolution du marché de l’art mondial, le grand jeu des puissances ainsi que les batailles symboliques autour de l’histoire et de la mémoire d’un passé qui passe dans la douleur.

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