Journée des droits des femmes : marrainage d’un colloque avec le planning familial

Table ronde planning familial (c) MT

Dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes, Corinne Bouchoux a marrainé le colloque organisé par le planning familial

Santé sexuelle, droits, inégalité territoriale : ruralité, exclusion osolidarité pour les femmes en matière de droits et de santé sexuelle au sud comme au nord

 

Contexte de la table ronde

Chaque année, la Commission de la Condition de la Femme (CSW) de l’ONU réunit à New York au mois de mars des représentant(e)s des Etats Membres et de la société civile pour évaluer les progrès accomplis au niveau de l’égalité des sexes, identifier les défis, établir des normes mondiales et élaborer des politiques concrètes pour promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes à travers le monde.

 

Thème prioritaire de la CSW pour 2012 (27 février au 9 mars) : L’autonomisation des femmes rurales et leur rôle dans la lutte contre la pauvreté, l’éradication de la faim, le développement et les défis actuels. C’est dans ce cadre que Le Planning Familial organise un atelier-débat sur les liens entre l’accès aux droits et à la santé et l’autonomisation des femmes dans le contexte particulier des zones rurales.

 

Programme

Introduction par Corinne Bouchoux et Christine Mauget (Bureau national du Planning ; responsable de la commission internationale ; Hérault)

L’accès à la santé sexuelle et aux droits en milieu rural (Véronique Sehier et Sandrine Heckman, Planning)

La prise en charge des violences en milieu rural (Marion Lachaize et Elisabeth Fournier, Fédération nationale solidarité femme)

Solidarités pour l’accès à la santé sexuelle et reproductive en milieu rural en Afrique de l’Ouest (Marie-Françoise Lanteri, Groupe de recherche et de réalisations pour le développement rural GRDR)

Conclusion par Carine Favier, présidente du Planning

 

Points d’intervention  de Corinne Bouchoux

 

Les femmes au Sénat :

77 femmes sur 348 sénateurs soit une inégalité qui perdure même si les chiffres s’améliorent et il serait d’ailleurs intéressant de voir l’origine géographique de ces femmes. Anecdote sur la sénatrice de la commission de la défense ?

Une délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, composée de 36 membres dont, dans la mandature actuelle, 9 hommes. Parmi les derniers sujets traités : l’égalité salariale, sur laquelle a travaillé Aline Archimbaud ; l’égalité des femmes et des hommes dans le sport ; la parité dans la gouvernance des entreprises… mais encore rien de spécifique, au Sénat, sur les femmes et la ruralité ou les femmes et la pauvreté.

 

Et pourtant l’enjeu est grand : la politique gouvernementale n’a pas été particulièrement bonne pour les femmes (aucune réelle mesure sectorielle et même plus, très peu de prise en compte des spécificités des femmes en matière de retraite, de travail le dimanche, de couverture maladie…) mais certainement pas non plus pour les campagnes, les nôtres comme celles du Sud.

En effet, les coupes budgétaires, la RGPP, ont d’abord touché les services publics, jusqu’aux collèges et lycées, dans les campagnes françaises ; le choix a été fait d’un développement des grandes lignes rapides de transport plutôt que des lignes de courte-desserte assurant l’équité territoriale ; la loi HPST est encore venue durcir les conditions d’accouchement, d’avortement et d’accès à la santé reproductive…

Quant aux pays en développement : manipulant les chiffres de manière assez remarquable, le gouvernement a réussi à donner l’illusion d’une hausse des crédits pour le développement en les transformant en subventions cachées ou encore en bourses pour les étudiants brillants, qu’ils soient étrangers ou français en formation à l’étranger.

En fait, le gouvernement a coupé les vivres des associations montant des projets en France (dont notamment le Planning ! J’ai bien signé votre pétition contre la suppression de 500 000 euros de subventions aux activités d’information et d’éducation à la sexualité pour toutes et tous) comme dans les pays du Sud (aide au développement et à la lutte contre le réchauffement climatique).

 

Au Sénat, comptez sur moi et sur les écologistes pour continuer à nous battre :

–   Pour sortir de l’indicateur PIB et de la croissance comme seuls indicateurs de richesse : nous devons y intégrer des considérations environnementales et de santé ! ;

–  pour une véritable loi-cadre contre les violences faites aux femmes (qui a fait lieu d’une résolution du Sénat mi-février) ;

–  pour un réinvestissement public dans les villes comme dans les campagnes, en termes de santé comme de service de la petite enfance ; je pense notamment à l’instauration de permanences du planning familial dans les secteurs ruraux.

– pour une régularisation des femmes sans-papiers et leur plein accès aux droits dès qu’elles sont sujettes de violences, avec également la révision de la liste des pays sûrs pour le droit d’asile en prenant en compte les inégalités hommes-femmes et les violences subies ; ma collègue Leïla Aïchi est d’ailleurs tout juste maintenant en train de participer à une cérémonie de remise de prix aux femmes ayant atteint le niveau requis pour disposer d’un DILF – Diplôme initial de langue française, qui leur permettra d’accéder à la pleine nationalité française… Ces réquisitions, en continuel durcissement, doivent être assouplies ;

–  nous nous engageons enfin à porter la voix des femmes, urbaines, rurales ou indigènes, au sein des instances internationales comme Rio +20. Nous savons qu’elles ne sont encore que très légèrement prises en compte…

 

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