CAUSERIE SUR LE DECROCHAGE SCOLAIRE

2015 02 23 causerie groupe (C) EB

La salle Paul Bert d’Angers accueillait une nouvelle causerie de la Sénatrice le lundi 23 février. Au programme, le vaste sujet du décrochage scolaire.

Directeurs d’établissements, associations d’éducation populaire ou d’étudiants, professeurs, parents d’élèves et curieux, ont répondu présents pour évoquer ensemble, quelles formes peut prendre le décrochage scolaire et comment ce phénomène peut être endigué tant en amont qu’en aval.

Autour de la Sénatrice, trois intervenant-e-s apportent leur expertise du sujet sous des angles complémentaires. Ainsi, Catherine Gay-Boisson, secrétaire académique du SNPDEN-UNSA, Matthieu Orphelin, Vice-président du Conseil régional en charge de l’éducation et de l’apprentissage et Florence Leray, conseillère formation auprès du directeur académique de Maine et Loire en charge de la formation continue et initiale des enseignants du 1er degré, ont répondu présents à la demande de Corinne Bouchoux.

En introduction, la Sénatrice insiste sur le caractère récent du concept même de décrochage scolaire. « La prise de conscience du préjudice causé par le décrochage scolaire n’est que très récente, il y a de cela 10 ou 15 ans » explique-t-elle. Pour elle, ce phénomène s’envisage sous plusieurs approches : l’approche morale, sociale, mais aussi économique.

Matthieu Orphelin, Vice-président du Conseil régional en charge de l’éducation et de l’apprentissage, dresse un bilan très positif de l’action de la Région Pays de la Loire en la matière. En exposant les différentes actions mises en place par la Région, l’élu régional explique que le retour d’expérience et le travail en commun des équipes sont des facteurs clés de cette lutte contre le décrochage scolaire.

Si, dans la région, le nombre de décrocheurs est plus faible que dans d’autres régions de France, l’inégalité territoriale est une réalité au sein même de la région Pays de la Loire. Une récente étude de l’INSEE pointe du doigt un autre facteur : la profession de la mère a une forte incidence sur le parcours scolaire de l’enfant. Voir l’étude complète de l’INSEE.

Catherine Gay-Boisson, secrétaire académique du SNPDEN-UNSA rappelle que, si différents facteurs sont déterminants pour qu’un jeune devienne décrocheur, l’orientation subie figure parmi les éléments décisifs. En effet, la motivation n’est plus au rendez-vous pour un jeune qui n’a pas choisi sa filière… Le trajet pour se rendre dans l’établissement peut également se révéler déterminant.

Le contexte familial joue également un rôle. Lors de l’identification d’un décrocheur, il est essentiel pour les établissements de garder un lien avec la famille.

Un vrai travail de prévention, en amont, est donc nécessaire. Pour ce faire, il convient d’articuler les connaissances du phénomène et mettre les bonnes pratiques en réseau, en s’appuyant sur la Région, l’Inspection d’Académie, ou encore le Rectorat.

Florence Leray, conseillère formation auprès du directeur académique de Maine et Loire en charge de la formation continue et initiale des enseignants du 1er degré rappelle que le décrochage scolaire existe dès la maternelle. La prévention doit donc commencer au plus tôt, notamment pour lutter contre la phobie scolaire.

Il convient de redonner un cadre aux élèves tout en gardant, pour le professeur, son autorité éducative. Certaines postures, qui peuvent par exemple mettre l’élève en situation d’insécurité, doivent être revues. L’intervenante rappelle en effet que « Se tromper, c’est progresser ! ».

Après des échanges avec la salle, la soirée s’est terminée autour d’un verre de l’amitié.

 

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